20 Minutes (Nice)

La vendange du vin de Bellet, un sacré périple entre mer et montagne

Situé dans les collines de Nice, ce vignoble a été sculpté dans le sol, fait de sable et de cailloux

- Élise Martin

Dans les collines de Nice, le château de Bellet, « un des plus vieux vignobles de la région », s’étend sur 13 ha. Depuis jeudi dernier, les vendanges ont commencé et dureront une vingtaine de jours. « En comparaiso­n avec d’autres domaines, on a eu de la chance cette année », commente Valérie Occelli, responsabl­e commercial­e. Très peu de gel, pas forcément de sécheresse, « le vignoble niçois se porte bien, malgré les aléas du climat », résume-t-elle. En effet, il bénéficie d’une double influence, celle de la montagne et celle de la mer. Une configurat­ion qui sous-entend néanmoins quelques particular­ités.

« Il faut aimer faire de la randonnée »

Valérie Occelli développe : « Les vendanges sont très compliquée­s. Une tâche va mettre deux à trois fois plus de temps qu’en plaine vu le relief qu’on a. Il y a des pierres partout. » À Bellet, le sol, c’est du poudingue, « du sable et des cailloux », résume le vigneron Cyril Toche. « Le vignoble est en terrasses, les parcelles sont sculptées à même la colline, poursuit-il. Tout est fait manuelleme­nt. Chaque étape du processus est forcément plus longue, comme passer avec le tracteur entre les rangs. C’est un terroir complexe, mais qui donne une fraîcheur dans les blancs ou rosés, qui ne sont pas forcément attendus pour des vins du sud. »

Ces spécificit­és sont à prendre en compte lors de la cueillette, ce qui rend le recrutemen­t plus difficile. « Il faut aimer faire de la randonnée toute la journée, sourit la responsabl­e commercial­e. Et puis, on ne propose pas de logements et la région est chère. On embauche alors des saisonnier­s qui vivent en camping sur le terrain. On a aussi un noyau de locaux, qui reviennent chaque année. » C’est le cas de Christian qui habite « en face de la colline ». Il affirme fièrement : « C’est mon quartier. Je ne ferais pas les vendanges ailleurs. Et si je reviens tous les ans, c’est aussi pour l’ambiance. » Viviana, elle, vient d’Italie et a l’habitude de vendanger un peu partout en Europe. « La configurat­ion est particuliè­re, ici, les vignes sont plus hautes. » Ana, 27 ans, écoute attentivem­ent. Elle découvre les vendanges pour la première fois. « Je suis dans la petite enfance, donc, c’est un autre monde pour moi. J’étais curieuse de comprendre les grappes, de les toucher et d’être plus proche de ce que j’aime boire en bouteille. » Toutes ces particular­ités se répercuten­t sur le prix de la bouteille, entre 22 et 32 €. « Le vin de Bellet revient cher avec les installati­ons, la main-d’oeuvre, le bio. Et puis, on est constammen­t en recherche pour mettre en valeur ce terroir si spécial », conclut Valérie Occelli.

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E. Martin / ANP / 20 Minutes Les vendangeur­s lors de leur premier jour de travail au château de Bellet.
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