La ville lance un plan pour nuire durablement aux punaises de lit
À Nice, un plan de lutte contre ce nuisible est lancé pour l’habitat social et privé
Je me grattais de partout. » Les symptômes sont toujours les mêmes et Florence, habitante du quartier Bon-Voyage, n’y a pas échappé. Le 3e étage du Mercantour, le HLM qu’elle habite, a accueilli de nouveaux locataires pour le moins indésirables cet été. « Je suis ici depuis trente-huit ans et c’est la première fois que j’ai affaire à des punaises de lit », explique-t-elle. Sa chambre à coucher a dû être entièrement désinsectisée. Mais l’infestation de ces petites bêtes assoiffées de sang touche encore aujourd’hui d’autres appartements dans les seize étages de cet immeuble de l’est de Nice. « Une opération d’éradication va être menée et financée pour tous les locataires », a annoncé le premier adjoint, Anthony Borré. La métropole et Côte d’Azur habitat (CAH), qu’il préside, ont décidé de frapper un grand coup en lançant dès le 1er octobre un plan de lutte « inédit en France par son ampleur » contre les punaises de lit. « Si tout un immeuble est concerné, on le prendra en charge, a précisé l’élu. Si un locataire en trouve dans les deux mois suivant son emménagement, on le prendra en charge [comme le stipule la loi Élan votée en 2018]. Mais nous avons décidé d’aller plus loin. Au-delà de ce laps de temps, le locataire bénéficiera de tarifs avantageux pour payer une entreprise de désinsectisation. Et, dans le parc privé, le CCAS pourra rembourser une partie des frais en fonction des revenus du foyer. »
Le nombre de dossiers multiplié par trois
Un point d’information va également être mis en place à la Maison de l’habitant, en même temps qu’une ligne téléphonique spécifique. Un partenariat avec l’Institut national d’étude et de lutte contre les punaises de lit est aussi prévu, pour former le personnel de la ville, du CCAS et de CAH.
Et si les institutions ont décidé d’en faire autant, c’est que le minuscule insecte gagnerait du terrain. Le service de l’Hygiène publique de la ville de Nice a traité 68 dossiers l’an dernier, contre seulement une vingtaine en 2019. À Nice, les quartiers Roquebillière, des Liserons, Saint-Augustin ou encore le centre-ville sont aussi concernés, et Paca est la deuxième région de France la plus touchée. Et il y a d’autant plus urgence de ne pas laisser le nuisible proliférer qu’il peut vite taper sur le système de ses victimes. Démangeaisons, anxiété et « cela peut même aller jusqu’au suicide », s’inquiète Richard Chemla, l’adjoint délégué à la Santé.