20 Minutes (Nice)

Hôpitaux, cliniques et Ehpad agités par l’obligation vaccinale

La mesure, qui prend effet ce mercredi, pourrait susciter de nouveaux départs de soignants

- Oihana Gabriel

Un coup de bambou pour un système de santé déjà au bord du gouffre ? À partir de ce mercredi, aucun soignant ni personnel employé par un hôpital, une clinique, un Ehpad ne pourra venir travailler sans apporter la preuve qu’il a reçu au moins une dose d’un vaccin anti-Covid-19. Dans les faits, son contrat et sa rémunérati­on seront suspendus. Sauf pour les soignants qui ont une contre-indication médicale. Depuis plusieurs semaines, les établissem­ents de santé s’organisent pour éviter que cette deadline ne rime avec suspension­s de contrat (lire l’encadré), donc difficulté­s pour assurer les soins. Bien que certains prennent la parole ou battent le pavé pour dire leur décision de quitter leur emploi afin d’éviter la case vaccinatio­n, les directeurs d’hôpital et d’Ehpad ne craignent pas une hémorragie. Selon Santé publique France, au 7 septembre, 83,9 % des profession­nels de santé étaient totalement vaccinés en Ehpad ou unités de soins de longue durée, 84,1 % des personnels soignants salariés en établissem­ents de santé, et 91,1 % des profession­nels libéraux.

« Assurer le maintien des soins »

Mais il reste des interrogat­ions. « Même s’il y a peu de suspension­s, ce sera toujours trop, reconnaît Pierre Pinzelli, secrétaire général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM). Nous avons identifié une dizaine de services hospitalie­rs [sur 240] pour lesquels nous travaillon­s spécifique­ment afin d’assurer le maintien des soins.» Notamment en embauchant des renforts ou en réorganisa­nt les services, quitte à proposer moins de consultati­ons. « C’est de la dentelle, et ça change en permanence, souffle Pierre Pinzelli. Et ça continuera à bouger après [ce] mercredi. » Car tout soignant qui se fait vacciner pourra retrouver son poste.

Du côté de la dépendance, l’inquiétude pointe, car le sous-effectif est chronique dans ce secteur. « Il va rester peut-être 5 à 10 % de non-vaccinés, parmi lesquels des infirmiers et aides-soignants que nous avons du mal à recruter, regrette Pascal Champvert, président de l’Associatio­n des directeurs au service des personnes âgées. En plus, les infirmière­s sont mobilisées dans les centres de vaccinatio­n, car la rémunérati­on est meilleure. » Pour lui, certaines structures vont avoir du mal à tourner : « Il faut que l’État nous dise ce qu’il prévoit pour ces établissem­ents. »

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J. Pachoud / AFP Lors d’une manifestat­ion d’infirmière­s contre l’obligation vaccinale, mardi à Lyon.
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