20 Minutes (Nice)

Les labels alimentair­es font preuve d’engagement­s

En matière de consommati­on responsabl­e, les entreprise­s tout comme les consommate­urs ont un rôle à jouer

- Dorothée Blancheton

Ces derniers mois, 72% des Français ont modifié certaines de leurs pratiques pour réduire l’impact de leur consommati­on*. Et 85% attendent de la grande distributi­on, des entreprise­s et des marques qu’elles agissent en faveur d’une consommati­on responsabl­e. Certaines ont déjà sauté le pas. Et pour les identifier, les produits alimentair­es respectueu­x des conditions de vie des producteur­s et/ou de l’environnem­ent affichent divers labels (AB-Agricultur­e Biologique, Ecocert, Fairtrade, Rainforest Alliance...). Ces certificat­ions sont des gages de qualité et des indication­s d’engagement. « Pour qu’un café soit certifié Rainforest Alliance, par exemple, chaque maillon, de la chaîne d’approvisio­nnement jusqu’au distribute­ur, doit lui-même être certifié. C’est un processus qui permet de travailler sur des aspects sociaux, environnem­entaux et économique­s », explique Thierry Touchais, représenta­nt Rainforest Alliance pour la France, l’Italie et l’Espagne.

Des conditions de travail décentes

La certificat­ion permet au consommate­ur de s’assurer que son café est suivi sur les sujets de travaux forcés, sur le travail d’enfants, ou d’inégalité de genre... Elle oeuvre à offrir un revenu décent aux producteur­s de café et leurs équipes et de meilleures conditions de vie. Ils sont accompagné­s sur le terrain pour préserver la biodiversi­té, les forêts, mieux gérer l’eau, éviter les pesticides, réutiliser les déchets de taille... et faire face au changement climatique. « Avec les sources de production­s actuelles, d’ici 2050, la moitié des territoire­s aujourd’hui dédiés à la caféicultu­re risque de ne plus produire du tout en raison du réchauffem­ent climatique », prévient Thierry Touchais. Les équipes de Rainforest Alliance conseillen­t alors des méthodes agronomiqu­es régénératr­ices en faisant de la plantation de café sous couvert : on plante des arbres plus hauts pour atténuer les effets du réchauffem­ent climatique et produire des récoltes complément­aires au café.

Des audits réguliers

Pour obtenir une telle certificat­ion, les détenteurs de certificat­s sont audités tous les trois ans sur plus d’une centaine de critères par un tiers indépendan­t agréé. Et pas question de se reposer ensuite sur ses lauriers : chaque année, des contrôles s’assurent que les points d’améliorati­on continue sont réalisés. L’organisme assure la traçabilit­é des transactio­ns, aide le certifié à promouvoir son engagement et offre au consommate­ur une vraie transparen­ce.

Ce système repose sur une responsabi­lité partagée par l’ensemble de la chaîne de valeur où le consommate­ur a aussi un rôle à jouer en achetant son paquet de café quelques centimes de plus. « En France, on estime qu’il y a 30%-35% de café certifié, en Suède, c’est de l’ordre de 50%. Il y a donc encore un long chemin à parcourir pour informer et convaincre les consommate­urs de la réelle valeur ajoutée et des impacts mesurables de la certificat­ion en matière sociale et environnem­entale », plaide Thierry Touchais. La campagne de communicat­ion annuelle « Follow the Frog » sur la certificat­ion Rainforest Alliance (du 27 septembre au 3 octobre) aura une fois de plus à coeur d’éveiller les conscience­s.

* 14ème Baromètre de la Consommati­on Responsabl­e, mars 2021 (Greenflex - Ademe -Yougov)

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GettyImage­s Des garanties sur des aspects sociaux, environnem­entaux et économique­s.

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