« J’exposerai les stratagèmes de Daesh jusqu’à ma mort »
Hussam Hammoud, qui a travaillé pour de nombreux médias francophones sur la guerre en Syrie et les exactions de l’organisation État islamique, voit sa demande de visa humanitaire pour la France étudiée, ce mercredi. « J’ai choisi la France parce que je travaille dans des agences de médias françaises depuis 2018 et que je connais de nombreux collègues et amis journalistes en France, confie le jeune homme. Il serait difficile pour moi de travailler dans un autre pays et dans une autre langue, je devrais repartir une nouvelle fois à zéro. »Sa demande a été refusée le 5 septembre. « C’est la dernière chose à laquelle je m’attendais », déclare Hussam Hammoud. Mais elle est examinée à nouveau, sous la pression médiatique et le soutien autour de son cas.
En proie à des menaces
Ce journaliste syrien, réfugié en Turquie, tente surtout d’échapper aux menaces qui le visent. « La Turquie est un pays crucial pour travailler sur les sujets du Moyen-Orient, assure-til. Surtout lorsque l’on veut travailler en profondeur. Mais la Turquie n’est pas un pays sûr pour les journalistes et les activistes. Aujourd’hui, les principales menaces qui me visent proviennent de personnes qui ont encore des liens avec l’organisation État islamique, notamment dans les milieux proches du système financier de l’organisation. »
Face à ce contexte pesant, Hussam Hammoud croit toujours en l’aide de la France. « J’ai confiance dans les personnes qui me représenteront au tribunal, j’ai confiance dans le fait que tous ces efforts, ces soutiens ne seront pas vains. » Avant d’assurer qu’il ne comptait nullement arrêter son travail. « Cela vaut la peine de combattre ce groupe terroriste, et notamment avec l’arme la plus susceptible de lui nuire, à savoir l’information. J’exposerai les stratagèmes de Daesh jusqu’à ma mort. »