Les sports de combat s’adaptent
Se situer pour mieux se faire tomber. C’est tout l’enjeu du para-judo, pratiqué aux Jeux paralympiques par des personnes aveugles ou malvoyantes. « Les deux seules adaptations au para-judo concernent la règle de la saisie (les judokas se tiennent par le kimono pour se repérer dans l’espace avant le début du combat) et la règle de sortie du tatami, qui n’est pas sanctionnée. Pour le reste (catégories de poids, durée des combats, etc.) tout reste inchangé », détaille Antoine Hays, directeur du para-judo à la Fédération française de judo jujitsu. Autre exemple d’adaptation, en escrime fauteuil cette fois : « La seule différence, c’est que le bas du corps est isolé (par une jupe) car, immobilisé, il est trop facile à toucher », précise Alain Febvre, directeur sportif de l’escrime à la Fédération française handisport (FFH). Et du côté des épéistes, cette règle spécifique permet d’oublier le handicap. « On est fixés sur des plaques en carbone et, une fois la distance prise, elle est verrouillée durant tout le combat. Ainsi, c’est uniquement le buste qui bouge. Pour ma part, ma jambe gauche est plus raide que la normale, mais, à partir du moment où je suis assis, elle n’est plus gênante », témoigne Enzo Giorgi, membre de l’équipe de France. Un avantage qui convainc de plus en plus de monde, puisque « le nombre de pratiquants a doublé ces cinq dernières années. On est passé de 270 licenciés en 2017 à 417 en 2022 », se réjouit le responsable de la discipline à la FFH. L’escrime handi se pratique dans des clubs valides, « il ne faut donc pas hésiter à pousser la porte », incite Alain Febvre.