20 Minutes (Nice)

Il est libre (dans sa tête), Max Verstappen

Le premier titre de champion du monde de F1 a détendu le Néerlandai­s, qui s’envole vers un second sacre, dimanche, au Japon

- Adrien Max

«Mais, c’est quoi ce bordel ? Mais, qu’est-ce que vous me dites ? Je ne comprends pas, c’est quoi le problème ? » Une colère dont on avait presque perdu l’habitude. Max Verstappen est monté dans les tours, samedi, lors des qualificat­ions du Grand Prix de Singapour de F1. La raison ? Son équipe l’a contraint à rentrer dans les stands alors qu’il s’apprêtait à réaliser le meilleur tour, synonyme de pole position pour la course du lendemain. Une décision qui a entraîné une bonne gueulante du pilote néerlandai­s contre son équipe.

Et pour cause, il n’a pas pu faire mieux que 7e lors de la course, soit sa position au départ après sa mésaventur­e en qualificat­ion. Max Verstappen devait gagner et espérer une contre-performanc­e de ses rivaux Charles Leclerc et Sergio Perez, pour remporter son deuxième titre de champion du monde. Ce n’est finalement que partie remise, car, à l’occasion du Grand Prix du Japon, dimanche sur le circuit de Suzuka, les conditions pour voir le pilote RedBull sacré une deuxième fois d’affilée sont encore plus favorables (lire l’encadré).

« Un chuchoteur de pneus »

Ce petit coup de sang à Singapour symbolise paradoxale­ment son changement d’attitude cette année. « C’est impression­nant de voir comme son premier titre l’a transformé : il est beaucoup plus serein, plus apaisé, plus zen qu’avant, en étant toujours aussi fort sur la piste », souligne le journalist­e Daniel Ortelli, auteur du livre Max Verstappen, le sacre d’un champion (éd. City Édition). Car le Batave avait plutôt habitué ss fans au contraire, dès ses débuts. « Quand il est arrivé en Formule 1 à 17 ans, il avait une énorme pression sur les épaules, se remémore Daniel Ortelli, qui l’a connu lors de ses tout premiers essais en F1, en 2014. Il était un peu inhibé et pas du tout décontract­é. Et ça se ressentait en piste, où il était très agressif. » Difficile de se comporter différemme­nt en étant conditionn­é à devenir champion du monde par son père, Jos Verstappen, ancien pilote de Formule 1. «Il a toujours tendu vers cet objectif, et le voir l’atteindre l’année dernière a complèteme­nt modifié sa façon de fonctionne­r », avance Daniel Ortelli. Et de piloter. « Max est presque devenu un chuchoteur de pneus », a fait remarquer Helmut Marko, l’un des dirigeants de RedBull, à l’ORF autrichien­ne.

Les progrès de son écurie et la zenitude de Verstappen sont d’ailleurs intimement liés. « Il a réussi à souder l’équipe et, depuis, ils ne laissent rien au hasard, estime Daniel Ortelli. C’est ce qui leur a permis de sauter sur l’occasion de remporter le titre à Abu Dhabi l’année dernière. Il y a une exigence totale et une stratégie parfaite. »

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M. Inagaki / Sipa La détente de Max Verstappen (à g.) en conférence de presse, avant un GP décisif à Suzuka.
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