Une chute inexorable, en Gones et due forme
Depuis quelques années, l’Olympique Lyonnais subit un « déclassement » en L1
e suis contrarié et irrité, car l’équipe est mièvre. C’est mon rôle et mon devoir de président de réagir. » Cette sortie médiatique de Jean-Michel Aulas n’a pas eu lieu après le quatrième revers consécutif de l’OL, dimanche à Lens, mais lors d’une pareille série noire, il y a trente et un ans. Si Lyon était loin de compter sur l’échiquier du foot français, en mars 1991, son ambitieux président se montrait plus exigeant qu’aujourd’hui. Avant la réception de Toulouse, ce vendredi, JMA a passé sa semaine à soutenir Peter Bosz et à réclamer de « la patience » à son sujet, alors que son club est en pleine noyade. « Le président aurait dû tenir le même discours dimanche qu’en 1991, confie Gilles Rousset, gardien de but de l’OL durant cette saison 1990-1991. Il y a un gros décalage entre ses déclarations actuelles et ce qu’on peut constater sur le terrain.
C’est une situation de déni : tout part en brioche, mais les responsables ne le voient pas, ou ne le disent pas. On subit un déclassement. »
Depuis sa demi-finale de Ligue des champions en 2010, le deuxième budget français n’a fini qu’à deux reprises à la deuxième place, en douze saisons de Ligue 1. L’Olympique Lyonnais est même lancé vers une quatrième année consécutive sans podium, et donc sans qualification en Ligue des champions. « En 2002, l’année de notre premier sacre en L1, le président était venu dans le vestiaire pour nous responsabiliser sur les conséquences qu’aurait une nonqualification en C1, se souvient l’ex-défenseur Jean-Marc Chanelet. Il y a vingt ans, il y avait une remise en cause générale après, au pire, deux défaites. »
« Tu as quand même mis des moyens »
Face à la mainmise hexagonale du PSG depuis une décennie, l’argument économique reste souvent pointé pour justifier la disette de titres à Lyon depuis la Coupe de France 2012. Mais, Mont- pellier, Monaco et Lille sont devenus champions durant cette période, alors que l’ASSE, Bordeaux ou Guingamp ont remporté une coupe nationale. « Le pire, c’est que tu as quand même mis des moyens ces dernières années, avec plus de 80 millions d’euros dépensés », peste Richard, supporteur de l’OL. Selon lui, la fin de l’exigence remonte à l’épilogue de l’ère Hubert Fournier, li- mogé en décembre 2015 : « Durant les trois ans et demi avec Bruno Genesio, il y avait des excuses à tout va pour surprotéger et dédouaner les joueurs. » Qui aurait imaginé, au coeur des années 2000, que Jean-Michel Aulas ne se séparerait pas d’un coach ayant bouclé une saison complète sans qualification européenne, avant d’enchaîner sur quatre défaites de rang ?