20 Minutes (Nice)

Le masque ne doit pas perdre la face

Alors que la huitième vague épidémique de Covid-19 prend de l’ampleur, le grand public boude cette protection dans les lieux et transports publics

- Anissa Boumediene

Elle s’est installée début septembre, et elle prend ses aises. La huitième vague épidémique de Covid-19 progresse, avec plus de contaminat­ions, et plus d’hospitalis­ations (lire l’encadré). Mais si les chiffres s’emballent, le respect des gestes barrières, lui, est au ras des pâquerette­s. Le port du masque est fortement recommandé dans les transports, mais il est largement boudé*. Ainsi, une majorité de Français dit ne plus le porter ou le porter moins souvent, notamment dans les lieux publics fermés (76 %, contre 58 % en mai) et dans les transports en commun (61 %, contre 23 %). Un abandon aussi observé en présence de personnes âgées ou vulnérable­s (58 %, contre 44 %). Pourquoi donc, cet « oubli » généralisé ? « Après presque trois ans de pandémie, il y a une banalisati­on du virus ; on s’y est habitués, bien qu’il ait causé plus de 30 000 morts depuis le début de l’année, observe Antoine Flahault, épidémiolo­giste et directeur de l’Institut de santé globale, à Genève. Les autorités n’ont pas fondé l’obligation de porter le masque, ni sa levée, sur des indicateur­s sanitaires et des arguments scientifiq­ues précis. On le paie. Les gens ne voient pas pourquoi on a enlevé le masque ni pourquoi il faudrait le remettre. » Alors, comment améliorer la pédagogie et l’adhésion du grand public au masque ? « En expliquant de manière simple, claire et directe la situation », estime Jérôme Marty, médecin généralist­e et président de l’Union française pour une médecine libre (UFML).

La piste d’une « météo Covid »

« En pratique, ce pourrait être sous la forme d’une ‘‘météo Covid’’, avancet-il. Avec, chaque jour, un bulletin, illustrant le degré de circulatio­n virale par des couleurs, comme pour le temps du lendemain avec les températur­es et la pluie. Sauf que, là, quand la météo Covid passerait à l’orange ou au rouge, cela signifiera­it qu’il faut remettre le masque. » Une propositio­n saluée par Antoine Flahault : « Cette météo permettrai­t de gérer le risque de manière plus informée et avisée. » Pour l’heure, « il faut marteler les trois situations dans lesquelles il faut prendre le réflexe de porter le masque, rappelle Jérôme Marty. Quand on a des symptômes, on le met. Dans les transports publics,

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IStock / Getty images plus
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