Déjà du retard à l’allumage
Qui dit nouvelle génération d’Internet dit nouvelle opportunité de développer un Web plus inclusif. Pourtant, « le public naturel du Web3, est plutôt le stéréotype du jeune homme familier avec l’univers des cryptos » , observe Frédéric Bardeau, cofondateur de Simplon.co, un réseau d’écoles inclusives formant au numérique. Un constat qui laisse supposer que le Web3 pourrait reproduire les mêmes erreurs que ses prédécesseurs. Car, malgré la loi de 2005 sur l’égalité des droits et des chances, seuls 3 à 4 % des sites français remplissent les conditions d’accessibilité pour les personnes handicapées.
Les causes du retard
Un chiffre dérisoire, qui s’explique en partie par le manque de formation des concepteurs de site. Dans son rapport de 2020, le Conseil national du numérique révèle que seuls 43 % des développeurs déclarent avoir connaissance des obligations légales en la matière. Pour le Web2, l’accessibilité est une mesure « qui vient après la conception, ce qui coûte plus cher aux entreprises », souligne Anthony Babkine, cofondateur de Diversidays, une association d’égalité des chances dans le numérique. Inverser la tendance lors de l’élaboration serait donc profitable à chacun. Seulement, la majorité des technologies développées jusqu’à présent n’ont pas été pensées en ce sens. « Prenez les casques de réalité virtuelle ou les métavers, ils sont inadaptés aux personnes aveugles », souligne Frédéric Bardeau. Un premier bilan qui dissone avec l’exigence d’inclusivité initiale du Web3.