Au Qatar, l’équipe d’Iran trop loin de son peuple
Carlos Queiroz savait que rien ne serait facile en s’embarquant dans une mission Coupe du monde 2022 à deux mois de l’échéance. La signature du coach portugais a précédé d’une semaine la mort de Mahsa Amini, qui a marqué le point de départ de la révolte iranienne contre le régime. Depuis deux mois, au moins 378 personnes ont été tuées dans la répression des manifestations, selon un dernier bilan diffusé samedi par l’ONG Iran Human Rights.
« Ils ont laissé une douleur dans le coeur de la nation que l’histoire n’oubliera jamais », a protesté la star de l’équipe Sardar Azmoun. « C’est bien le seul », regrette Reza Mohaddes, journaliste pour Iran International. En République islamique d’Iran, il n’est pas aisé de faire valoir ses opinions politiques. « On a des raisons de croire que le gouvernement a mis la pression sur l’équipe, en menaçant les joueurs d’être exclus de la liste des 25 », avance le journaliste. Et il en sait quelque chose : son visa pour le Qatar a été annulé par Doha sur demande de Téhéran, une semaine avant son vol. Au pays, « les gens sont déçus, ils espèrent encore une action de l’équipe nationale, ce lundi, pour prouver qu’ils se tiennent aux côtés du peuple », explique Reza Mohaddes.