20 Minutes (Nice)

Les magistrats à bout de souffle

- Photo : C. Politi / 20 Minutes Caroline Politi

Dans la cour d’assises du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis), on ne voit que ces robes noires et rouges le long du mur. Il y en a 49, soit le nombre de magistrats supplément­aires qu’il faudrait pour faire « tourner » la deuxième juridictio­n de France. Un an après la publicatio­n d’une tribune dans Le Monde pointant la souffrance de ce corps d’ordinaire silencieux, les profession­nels sont unanimes : c’est encore pire. À Bobigny, certains chiffres donnent le tournis : 162 dossiers de contentieu­x financiers – dont le plus ancien date de 2017 – sont en attente d’audienceme­nt, c’est-à-dire qu’aucune date n’a encore été trouvée pour les juger.

Burn-out et retard qui s’accumule

Sonia Lumbroso, présidente d’une chambre correction­nelle, se sent au bord du burn-out. À cause des horaires à rallonge, mais aussi du sentiment permanent d’insatisfac­tion. Car, elle le sait, après des années à attendre, certains plaignants ne seront jamais vraiment reconnus comme victimes. Les profession­nels s’accordent pour dire que le recrutemen­t de 1 500 magistrats et greffiers supplément­aires d’ici à la fin du quinquenna­t promis par le ministère de la Justice ne permettra pas de rattraper le retard. C’est à cause de ce même retard que beaucoup de profession­nels ont renoncé à se mettre en grève, mardi, lors de la journée de mobilisati­on.

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