20 Minutes (Paris)

Retour de phrase pour Jean-Marie Le Pen

L’affaire du « détail » est de nouveau jugée ce mercredi

- Vincent Vantighem

Ce dimanche 13 septembre 1987, Jean-Marie Le Pen faisait 40 °C de fièvre. Mais le président du Front national s’est finalement présenté au « Grand Jury RTL - Le Monde ». A dix minutes du terme de l’émission, il lâcha sa phrase : « Je ne dis pas que les chambres à gaz n’ont pas existé. Je n’ai pas pu, moi-même, en voir. Je n’ai pas spécialeme­nt étudié la question. Mais je crois que c’est un point de détail de l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale. » Réitérés en 2015, ces propos lui valent un nouveau procès ce mercredi. « La plus grosse connerie » De Munich (Allemagne) à Paris, il doit cinq de ses dix-huit condamnati­ons pour dérapages verbaux à cette affaire du détail. Ce qui fait dire à son avocat, François Wagner, que « la liberté d’expression, à ses yeux, prime clairement sur le risque de poursuites pénales ». Le soir même, face à ses proches, le « Vieux Lion » confesse que cette phrase est « la plus grosse connerie qui soit sortie de [sa] bouche en quarante ans de vie publique ». « Jean-Marie Le Pen est ce qu’il est ! Il n’apprécie pas qu’on l’empêche de parler », résume François Wagner. En conséquenc­e, il assume ses propos et refuse de répondre aux nouvelles questions. Calcul politique ? Pas vraiment, assure Lorrain de Saint Affrique, son conseiller d’alors : « Il réitère simplement ses propos quand on l’interroge sur le sujet. Il n’y a rien de prémonitoi­re là-dedans. » La preuve : Jean-Marie Le Pen ne s’était pas douté que cette phrase prononcée un soir fiévreux de 1987 provoquera­it, en 2015, son exclusion du parti qu’il avait fondé.

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Le « point de détail » a déjà valu cinq condamnati­ons à Jean-Marie Le Pen.
##JEV#175-97- JEV# Le « point de détail » a déjà valu cinq condamnati­ons à Jean-Marie Le Pen.

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