20 Minutes (Paris)

Un super-héros super déjanté

Ryan Reynolds incarne un personnage de Marvel atypique et peu recommanda­ble

- Caroline Vié

Ryan Reynolds déteste autant la langue de bois que son personnage dans Deadpool, un superhéros Marvel atypique, aussi politiquem­ent incorrect que mal embouché. Le comédien a mis onze ans pour porter à l’écran les aventures gorissimes de ce justicier produit de manipulati­ons génétiques qui l’ont laissé défiguré et résolu à se venger de celui qui a fichu sa vie en l’air. « Un jour, un ami m’a dit que Deadpool était fait pour moi, explique Ryan Reynolds. J’ai lu le comics et j’ai compris qu’il avait raison. » Le rachat de Marvel par les studios Disney compromet son projet, mais la licence des « X-Men » et de Deadpool reste chez Fox, « qui ne savait pas quoi faire du personnage, avoue Reynolds à part lui offrir une apparition ridicule dans Wolverine (2009) ». L’acteur ne se laisse pas décourager. Il tourne une vidéo-test qui reste quatre ans sur une étagère avant de fuiter sur Internet. « Je n’admettrai jamais en public que c’est moi qui l’ai postée, plaisante-t-il, mais c’était une bonne idée : l’enthousias­me des internaute­s a été tel que cela a lancé la production du film ! » Sang, sexe et grossièret­és Dirigé par le réalisateu­r Tim Miller, Ryan Reynolds se glisse dans le costume de couleur rouge de Deadpool et se lance à la poursuite d’un sadique joué par Ed Skrein. « J’avais autant de peine à respirer que si toute l’Armée rouge s’était assise sur ma poitrine », se souvient-il. Ces difficulté­s n’ont pas empêché l’acteur de pourfendre les méchants à coups de grandes giclées d’hémoglobin­e et d’employer un langage à faire blêmir un corps de garde. « Wolverine a ouvert la porte aux héros teigneux et Deadpool pousse le bouchon encore plus loin, se réjouit l’acteur. Ce super-héros n’a pas le côté torturé d’un Batman et se contrefich­e de ce qu’on pense de lui. » Reynolds a payé de sa personne avec huit heures quotidienn­es de maquillage pour passer du beau gosse au monstre que devient Deadpool après sa transforma­tion. « Nous ne disposions que de l’équivalent du budget cocaïne d’une grosse production, plaisante-t-il. Il nous a fallu faire des sacrifices, mais je trouve que le résultat a de la gueule. » C’est le moins qu’on puisse dire et on ne saurait trop conseiller au spectateur de ne pas manquer le post-générique hilarant. « Je me verrais bien reprendre le rôle plusieurs fois », insiste Reynolds. On sort du cinéma en le souhaitant aussi !

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