Un super-héros super déjanté
Ryan Reynolds incarne un personnage de Marvel atypique et peu recommandable
Ryan Reynolds déteste autant la langue de bois que son personnage dans Deadpool, un superhéros Marvel atypique, aussi politiquement incorrect que mal embouché. Le comédien a mis onze ans pour porter à l’écran les aventures gorissimes de ce justicier produit de manipulations génétiques qui l’ont laissé défiguré et résolu à se venger de celui qui a fichu sa vie en l’air. « Un jour, un ami m’a dit que Deadpool était fait pour moi, explique Ryan Reynolds. J’ai lu le comics et j’ai compris qu’il avait raison. » Le rachat de Marvel par les studios Disney compromet son projet, mais la licence des « X-Men » et de Deadpool reste chez Fox, « qui ne savait pas quoi faire du personnage, avoue Reynolds à part lui offrir une apparition ridicule dans Wolverine (2009) ». L’acteur ne se laisse pas décourager. Il tourne une vidéo-test qui reste quatre ans sur une étagère avant de fuiter sur Internet. « Je n’admettrai jamais en public que c’est moi qui l’ai postée, plaisante-t-il, mais c’était une bonne idée : l’enthousiasme des internautes a été tel que cela a lancé la production du film ! » Sang, sexe et grossièretés Dirigé par le réalisateur Tim Miller, Ryan Reynolds se glisse dans le costume de couleur rouge de Deadpool et se lance à la poursuite d’un sadique joué par Ed Skrein. « J’avais autant de peine à respirer que si toute l’Armée rouge s’était assise sur ma poitrine », se souvient-il. Ces difficultés n’ont pas empêché l’acteur de pourfendre les méchants à coups de grandes giclées d’hémoglobine et d’employer un langage à faire blêmir un corps de garde. « Wolverine a ouvert la porte aux héros teigneux et Deadpool pousse le bouchon encore plus loin, se réjouit l’acteur. Ce super-héros n’a pas le côté torturé d’un Batman et se contrefiche de ce qu’on pense de lui. » Reynolds a payé de sa personne avec huit heures quotidiennes de maquillage pour passer du beau gosse au monstre que devient Deadpool après sa transformation. « Nous ne disposions que de l’équivalent du budget cocaïne d’une grosse production, plaisante-t-il. Il nous a fallu faire des sacrifices, mais je trouve que le résultat a de la gueule. » C’est le moins qu’on puisse dire et on ne saurait trop conseiller au spectateur de ne pas manquer le post-générique hilarant. « Je me verrais bien reprendre le rôle plusieurs fois », insiste Reynolds. On sort du cinéma en le souhaitant aussi !