20 Minutes (Paris)

L’échec de l’appli pour taxis

Les chauffeurs pointent de nombreux dysfonctio­nnements

- Fabrice Pouliquen

«Cela ne marche pas… Cela n’a jamais marché d’ailleurs. » Jean-Philippe Pires, artisan taxi, fait bref lorsqu’il évoque Paris Taxis. Lancée en octobre 2014 par la Mairie de Paris, cette applicatio­n pour smartphone était présentée comme le coup de pouce de la Ville aux taxis minés par la concurrenc­e des VTC. Gratuite pour les clients comme pour les chauffeurs, l’applicatio­n permettait aux premiers de repérer sur une carte de la capitale les taxis disponible­s et leurs caractéris­tiques. Et aux seconds de connaître le nombre de clients en attente dans les stations. Mais le service n’a pas pris, principale­ment en raison d’une géolocalis­ation déficiente. « Il suffit aux chauffeurs de s’éloigner de 50 m de la station pour qu’ils disparaiss­ent de la carte, déplore Kader Morghad, de la Fédération nationale des taxis indépendan­ts 75. Si je dépose un client à la gare de Lyon, je ne suis pas immédiatem­ent visible des clients qui attendent au même endroit. Je dois d’abord passer par la station de taxis la plus proche pour de nouveau figurer sur la carte. Une perte de temps. » L’applicatio­n ne permet pas non plus aux clients de commander un taxi à leur domicile. Ils doivent se déplacer à la station de taxis la plus proche. Trop peu utilisée Le peu de communicat­ion autour de Paris Taxis – qui a coûté 112 671 €, d’après le site French Web – explique le peu d’utilisateu­rs, clients comme chauffeurs. Mais il y a plus grave pour Danielle Simonnet, conseillèr­e (Front de Gauche) de Paris : « Le déploiemen­t de cette applicatio­n a été le prétexte à la suppressio­n de nombreuses bornes de taxis de la capitale. » Entre août et décembre 2014, la capitale est passée de 130 bornes à 93. La conseillèr­e déposera au prochain conseil municipal de Paris, lundi, un voeu appelant à les rétablir, en concertati­on avec les chauffeurs. Et Paris Taxis ? « Une nouvelle version est en préparatio­n, annonce encore Christophe Nadjovski, adjoint au maire en charge des transports. Elle est attendue pour avril et, puisque la loi Thévenoud nous y autorise, elle géolocalis­era les taxis… même en circulatio­n. »

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L’applicatio­n a été le prétexte pour retirer des bornes de taxis.

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