« Le PSG tente de nous racketter »
CHRISTOPHE ULDRY Le club et des supporters se disputent la propriété du slogan « Ici c’est Paris »
Des caleçons, des fausses plaques de rue de la capitale, des accessoires auto… La boutique en ligne du PSG regorge de produits estampillés « Ici c’est Paris ». Le problème, c’est qu’un bras de fer judiciaire s’est engagé entre le club et ses anciens supporters ultras. A qui appartient le slogan ? « A tout le monde », répond Christophe Uldry, ancien des Supras d’Auteuil et l’un des inventeurs du gimmick. Comment avez-vous appris que le PSG essayait de récupérer l’usage du « Ici c’est Paris » ? En septembre, on a reçu un courrier nous invitant à vendre la marque au PSG pour 2 000 €. Le slogan en lui-même est protégé depuis 2008 par l’ancienne association, les Supras Auteuil, qui a transmis les droits à une autre association de défense des droits des supporters en 2010. A l’origine, ce chant vient du virage Auteuil en 2001. Il a ensuite été repris par le speaker du Parc. Et puis le club a commencé à l’exploiter en tant que marque. Ce slogan n’a d’intérêt pour le PSG que parce qu’il a une histoire : la nôtre. Pourquoi avoir décidé de le protéger en 2008 ? Des petits malins avaient vu qu’on n’avait rien déposé, l’ont fait et sont venus essayer de nous réclamer de l’argent. C’était des menaces, une ten- tative de racket. Donc on l’a déposé pour protéger ce qu’on pensait nous appartenir. Il se trouve qu’aujourd’hui, celui qui vient nous racketter, c’est le PSG. Pourquoi n’avez-vous rien dit alors que le club exploite le slogan depuis longtemps ? Ça ne nous dérangeait pas du tout ! On considère que ce slogan fait partie de l’histoire commune des supporters du PSG. On a considéré qu’aussi bien le club que tous les supporters pouvaient utiliser ce slogan. C’est un patrimoine commun. On n’a jamais rien réclamé. On l’a fait pour éviter une appropriation exclusive. Ça nous écoeure : ce PSG, qui a souhaité notre mort, vient aujourd’hui nous faire les poches. Ses dirigeants n’hésitent pas à exploiter tous les codes du monde des ultras, tout en nous reje- tant complètement. Si on vous avait proposé un million ? On s’en fout. Ce n’est pas une question d’argent, c’est une question de principe. On a des dirigeants qui ne sont pas à la hauteur. On a une équipe qui remporte tous ses matchs, qui fait preuve d’humilité, d’abnégation. Les dirigeants, c’est tout le contraire. On pense qu’ils vont trop loin et qu’il faut arrêter.