Les feux tricolores en voie d’extinction ?
Le groupe écologiste dénonce leur caractère accidentogène
Une ville sans feu rouge, feu vert, ni même feu orange peut-elle fonctionner? Le groupe écologiste de Paris (GEP) veut l’expérimenter dans la capitale et déposera un voeu en ce sens au Conseil de Paris, qui débute lundi. « 14 % des accidents en France surviennent à un carrefour à feux : 10 000 accidents par an, 1 500 blessés hospitalisés et environ 150 tués », justifie David Belliard, coprésident du GEP. S’appuyant sur des études récemment conduites par le MIT (Massachusetts Institute of Technology), l’élu écologiste assure que les conducteurs sont moins « attentifs et prudents lorsque des panneaux et des feux tricolores balisent leur trajet ». Alors qu’avec la règle de la priorité à droite, ou des panneaux « stop » et « cédez le passage » en lieu et place de cette signalisation, les accidents diminueraient. A l’image de Londres, qui travaille depuis plusieurs années à la réduction des feux de signalisation, cette mesure permettrait aussi de réguler le trafic, de lutter contre la pollution, d’économiser du temps et de l’énergie. « Les 1 805 carrefours parisiens équipés en feux tricolores sont énergivores et nécessitent de plus une maintenance pas toujours compatible avec les budgets de la collectivité », note EELV dans son voeu. En partenariat avec le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), il veut lancer cette expérience dans un « quartier pilote », non défini à ce jour. « Situation anarchique » Si la discussion est encore « ouverte », elle serait en bonne voie avec l’exécutif. « L’expérimentation passera. La majorité va voter en faveur de ce voeu », assure-t-on au sein du groupe écologiste. De son côté, l’association 40 millions d’automobilistes dit « tomber des nues ». « Ce type de mesure est possible sur des routes secondaires ou dans des petites villes », affirme Pierre Chasseray, son délégué général. « Mais, à Paris, c’est inenvisageable, nous allons nous retrouver face à des situations apocalyptiques, anarchiques », s’insurge celui qui dénonce régulièrement les restrictions de circulation dans la capitale.