Les proviseurs montent au front et s’organisent
La mort d’un lycéen relance la question des violences scolaires
Un lycéen est mort lundi à Paris, poignardé mortellement lors d’une altercation avec un groupe de jeunes. C’est le quatrième décès d’un lycéen aux abords de son établissement depuis septembre. Cette série noire inquiète les proviseurs. « Les bandes et les règlements de compte ont toujours existé dans les grandes métropoles, mais on constate une aggravation dans le passage à l’acte », explique à 20 Minutes Michel Richard, secrétaire général du SNPDEN, le syndicat des proviseurs. Les chefs d’établissement ne ménagent pas leur peine. « Depuis une dizaine d’années, ils sont de mieux en mieux formés à la gestion de crise et tentent d’anticiper les problèmes en effectuant un travail de fond pour prévenir les violences », constate Catherine Blaya, présidente de l’Observatoire international de la violence à l’école. « Certains élèves nous font régulièrement remonter des informations sur des menaces proférées contre leurs camarades sur les réseaux sociaux », explique Michel Richard. Les proviseurs agissent aussi sur le terrain de la prévention. « On effectue un vrai travail éducatif pour rappeler à nos élèves les règles qui doivent régir la vie en société, ainsi que la manière de gérer les conflits, indique-t-il. On fait intervenir des policiers, des magistrats, des psychologues qui sensibilisent les élèves aux phénomènes des bandes, à la caisse de résonance que peut être Internet en ce qui concerne les appels à la violence. » Le ministère de l’Education a décidé de booster les équipes mobiles de sécurité. Les proviseurs peuvent y faire appel pour participer à la gestion de crise.
La police, pas une solution Mais, pour le SNPDEN, ces moyens d’action ne sont pas suffisants. « Il va falloir mettre en place des personnels de sécurité dédiés à la sécurité dans les établissements », estime Michel Richard. « Faire intervenir des policiers n’est pas forcément la bonne solution, indique de son côté Catherine Blaya. En observant des expériences similaires en Amérique du Nord, j’ai pu constater qu’ils peuvent outrepasser leurs prérogatives, par exemple en emmenant au poste des adolescents contre l’avis du chef d’établissement. »