Les fictions belges s’exportent bien en France
Avec la diffusion de « Zone blanche », France 2 a confirmé la vitalité de ses fictions
Avec « Zone Blanche », France 2 a proposé, lundi soir, une nouvelle série en prime time, et une tentative de renouveler le genre policier en l’emmenant vers des chemins moins balisés : une mystérieuse forêt, des codes proches du western et un appel à l’irrationnel. « Zone Blanche » est aussi, et surtout, une preuve supplémentaire du succès des séries venues d’outre-Quiévrain. En quelques mois, le téléspectateur français a découvert « La Trêve » sur France 2 , « Ennemi public » sur TF1 ou « Beau Séjour » sur Arte... Trois séries belges récompensées l’année dernière à Séries Mania. « Le festival a programmé des fictions belges dès la troisième année, commente son directeur artistique, Frédéric Lavigne. Citons ‘‘De Ronde’’ sur le cyclisme ou encore ‘‘Deadline 14/10’’ sur fond d’élections municipales. Des sujets variés, mais qui n’ont pas trouvé de diffuseur en France. » La faute à la langue ? Les séries citées sont flamandes. Or, la Flandre possède une véritable industrie des séries. « Depuis vingt ans, les trois chaînes flamandes font beaucoup pour la fiction », assure la productrice Helen Perquy.
Un fonds d’aide lancé
De son côté, la région wallonne est longtemps restée tournée vers la France. « Des moyens étaient mis sur une seule série ou dans les coproductions, par exemple ‘‘Joséphine, ange gardien’’ », explique Jeanne Brunfaut, du Centre du cinéma et de l’audiovisuel de la fédération WallonieBruxelles. Qu’est-ce qui a changé ? « L’audience des séries propres à chaque pays, augmentait partout, sauf en Belgique et en France, sous domination américaine », précise François Tron, directeur des antennes de la RTBF. Il a fallu presque tout inventer. Lancé en 2013, le fonds de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la RTBF a eu un effet d’emballement immédiat et d’ébullition créative. Le tout sous certaines conditions. « Le budget par épisode était serré, plafonné à 200 000 € », explique Jeanne Brunfaut. François Tron ajoute qu’il a fallu être rapide et raisonnable. C’est pourquoi il a mis en place un système pour le moins innovant : le tournage de petits pilotes de 15 minutes. Avec un leitmotiv : « accorder une grande liberté aux auteurs », comme au Danemark ou en Suède. Parmi les nouveaux projets soutenus par le fonds, l’humour, l’espionnage, le fantastique et la cybercriminalité s’offrent la part belle.