L’ouverture l’été fait grand bruit
Cible de dégradations, le parc Martin-Luther-King (17e) pourrait rester fermer la nuit
Au départ, le parc Martin-Luther-King (17e) devait rester fermé la nuit pour protéger certaines espèces végétales qu’il renferme. Son ouverture nocturne a toutefois été programmée l’été passé afin d’« offrir aux Parisiens la possibilité de se réapproprier l’espace public et de créer des lieux de fraîcheur la nuit ». En sera-t-il de même cette année ? Selon Brigitte Kuster, maire LR du 17e, « aucune demande en ce sens ne lui est remontée » jusqu’à présent. Elle a d’ailleurs émis un voeu pour que ce parc reste fermé la nuit [voeu que le Conseil de Paris devait examiner mardi ou ce mercredi], passants ou habitués reprenant, dès que les températures remontent, certaines (mauvaises) habitudes de l’an dernier. Comme commettre « des dégradations et des nuisances sonores », peste Samia*, une riveraine qui confie avoir été obligée de « se lever en pleine nuit pour exiger le silence ». « Rien n’arrête certains adolescents. Ils passent pardessus les grilles et se rassemblent parfois autour d’un feu de camp, enchaîne la sexagénaire. Ils m’ont provoquée en me lançant : “Madame, on va faire cuire des brochettes!” » Mais ce qui inquiète le plus Samia, c’est que l’une des cinq entrées du parc soit devenue, selon elle, « un lieu de prostitution ». Gardienne de logements sociaux, Katy*, elle, a dû gérer « tout l’été dernier un problème de porte vandalisée rue Buffet ».
Manque de surveillance
Dans sa guérite, un agent de la prévention et de la sécurité met en cause un « défaut » dans la gestion des parcs. A ses yeux, le personnel – passé de 11 à 7 membres – n’est pas assez nombreux pour surveiller tous les espaces verts dont il a la charge. « Quelqu’un a jeté une bouteille en verre sur le gardien, juste parce qu’il venait fermer le parc ! [lorsque ce dernier est repassé aux horaires d’hiver] », se souvient Samia. Pour échapper au « bruit ambiant et à la foule » du parc Martin-Luther-King, Marie, qui habite rue des Batignolles, ne s’aventure même pas jusqu’ à ce dernier, même s’il comporte davantage de jeux pour Hector, son fils de 2 ans.
Depuis une terrasse, Maha contemple, réjouie, les dix hectares de verdure qu’offre le parc Martin-Luther-King, enserré par des immeubles neufs et en construction : « Cela me fait penser à la Tunisie. Cette étendue me donne une bouffée d’oxygène. » En face, une autre promeneuse rétorque à l’auxiliaire puéricultrice : « Vous pouvez, mais ne venez pas le week-end, c’est insupportable ! »
* Les prénoms ont été changés.