La menace de l’ultra-droite reste sous contrôle
Deux individus proches de l’ultra-droite et envisageant des attentats ont été arrêtés
L’un, originaire d’Argenteuil (Vald’Oise), envisageait de s’en prendre au président de la République. L’autre, qui habite dans les Bouches-du-Rhône, voulait cibler des migrants, des dealers ou des djihadistes. Les deux hommes qui ont été arrêtés lundi ne se connaissaient, semble-t-il, pas. Mais ils ont pour point commun d’être proches des milieux d’ultra-droite et d’admirer Anders Behring Breivik, le terroriste norvégien qui a tué, en 2011, 77 personnes. Et de vouloir, comme lui, commettre un attentat. Ces deux arrestations font écho aux propos tenus à l’Assemblée nationale, en mai 2016, par l’ancien patron de la DGSI. Patrick Calvar confiait à l’époque redouter une « confrontation entre l’ultra-droite et le monde musulman », à la suite des attentats du 13-Novembre et de janvier 2015. Estce dorénavant le cas ?
Sous surveillance
Pour Jean-Yves Camus, directeur des l’observatoire des radicalités de la Fondation Jean-Jaurès, « le risque ne vient pas tant des groupes qui ont pignon sur rue que des gens qui, à un moment donné, les quittent, car ils trouvent que ces groupes sont très radicaux en parole, mais qu’ils ne passent jamais à l’acte ». Ils pourraient vouloir chercher à imiter Anders Behring Breivik, « sans forcément avoir sa détermination ni son arsenal ». Les individus d’extrême droite qui constituent une menace sont « des cas isolés », tranche Pascal Jakowlew, référent national renseignement du syndicat Alternative police CFDT. « Il n’y a pas de menace réelle », les services de renseignement ne possédant pas d’éléments « concrets » pour la caractériser, précise-t-il à 20 Minutes. Et si une « multiplication de groupuscules identitaires, la constitution de gangs de motards », ont bien été observées, note Patrice Ribeiro du syndicat Synergie-Officiers, ces groupes, peu nombreux et « surveillés », « ne sont pas en mesure de mener des actions coordonnées ». Jean-Yves Camus rappelle que des pays comme l’Allemagne, l’Italie ou la Suède ont été les victimes, à la fin du siècle dernier, de terroristes d’extrême droite. En France, plusieurs attentats ont été commis dans les années 19601980 par l’OAS ou par le groupe CharlesMartel, qualifié d’« anti-Arabe ». Mais, aujourd’hui, souligne-t-il, la principale menace qui plane sur le pays reste le terrorisme islamiste.