Un premier test politique qui en appelle d’autres
L’opposition aux ordonnances ne fait que commencer
La « loi Travail XXL » dénoncée par plusieurs syndicats a mobilisé presque autant d’opposants aux quatre coins de la France que sa « première » version de 2016. A Paris, 24 000 manifestants étaient présents dans les rues mardi selon la préfecture de police (60 000 d’après la CGT). Le 9 mars 2016, ils étaient environ 28 000 pour protester contre le projet de Myriam El Khomri. Deux autres manifestations La CGT, qui avait co-organisé cette journée de mobilisation avec Solidaires, la FSU et l’Unef, y a vu une réussite. Quant aux manifestants, ils se sont montrés très déterminés. « Ces ordonnances, c’est la logique de la loi Travail poussée à l’extrême. Plus il y a de journées de mobilisation, mieux c’est », a affirmé Pierre, un étudiant de 24 ans, dans le cortège parisien. Deux autres journées de manifestation sont d’ores et déjà prévues en septembre : jeudi 21, à l’appel de la CGT, et samedi 23, à l’initiative de la France insoumise (FI) de Jean-Luc Mélenchon. Au-delà des ordonnances visant à réformer le Code du travail, les manifestants s’inquiètent aussi de la politique globale menée par l’exécutif. Semhane, par exemple, ne sait toujours pas si son contrat aidé sera renouvelé cette année. « J’ai 57 ans, je ne vois pas comment je pourrais trouver un autre travail », affirme-t-elle. Pour d’autres, c’est le mot « fainéants » employé par Emmanuel Macron qui les a marqués. Même si l’Elysée a affirmé que le terme visait les responsables politiques. Face à eux, l’exécutif ne semble avoir aucune intention de lâcher du lest sur les réformes. « Le débat social ne se mesure pas seulement à la rue et à la manifestation », a expliqué Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement. Il faudra attendre le 22 septembre, jour d’examen des ordonnances en Conseil des ministres, pour vérifier l’inflexibilité d’Emmanuel Macron.