Le Lariam sous les projecteurs
Rêves anormaux, insomnies, dépression, vertiges, maux de tête… Les effets secondaires dangereux du Lariam ont beau être « connus depuis quinze ans, reconnaît Georges-Alexandre Imbert, président de l’Association d’aide aux victimes des accidents des médicaments (Aavam), c’est le témoignage de Stromae qui a porté l’attention » sur cet antipaludique. Dans une interview à Marianne, le chanteur belge a en effet confié qu’en 2015, victime de crises d’angoisse sévères provoquées par la prise de Lariam, il avait dû annuler sa tournée en Afrique. Si l’idée d’une action de groupe fait son chemin, l’association attend de recevoir davantage de témoignages (jusqu’à présent une dizaine). « Dans les années 1990, le Lariam était le médicament le plus largement prescrit pour la prévention du paludisme. Depuis, il l’est beaucoup moins, car d’autres médicaments sont disponibles (la Malarone et la molécule doxycycline), et que l’on sait qu’il n’est pas très bien toléré », indique Caroline Semaille, directrice des médicaments anti-infectieux et des vaccins à l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Catherine Goujon, médecin à l’Institut Pasteur, observe que « tous les antipaludiques ont des effets indésirables, mais que ceux du Lariam sont le plus souvent décrits, et qu’il présente l’avantage d’une seule prise par semaine ». Et il coûte aussi moins cher. La spécialiste prévient toutefois que « si l’arsenal préventif contre le paludisme est restreint », le traitement est indispensable : « C’est une maladie potentiellement mortelle ».