LREM étudie toutes les options pour sa grande réforme
Pour faire adopter la grande réforme constitutionnelle, la majorité a plusieurs solutions
Déception dans les rangs de La République en marche (LREM). A l’issue des sénatoriales, le groupe d’Emmanuel Macron compterait 28 sénateurs (29 avant le scrutin). Ce résultat signe, peut-être, la fin du grand projet du président de faire changer la Constitution : pour qu'un projet de réforme constitutionnelle soit adopté, il faut que l’Assemblée et le Sénat votent le texte dans les mêmes termes. Et il faut l’appui des 3/5e des députés et des sénateurs, ce qui est loin d’être le cas. Comment LREM compteelle changer la donne?
Option 1 : attirer des élus qui ne sont pas LREM. C’est l’option privilégiée par le pouvoir. Le président du groupe LREM au Sénat, François Patriat, s’est dit persuadé que « d’autres personnes viendront rejoindre ce groupe ». Sont courtisés les élus centristes, les Républicains « macroncompatibles », des socialistes, des radicaux de gauche… Un appel du pied que les intéressés voient avec une certaine circonspection. « Il n’y aura pas de majorité pour soutenir Macron le doigt sur la couture du pantalon », explique Didier Guillaume, président du groupe des socialistes, dans le JDD. « Il est toujours difficile de réunir les 3/5e des parlementaires », rappelle le politologue Eddy Fougier.
Option 2 : le recours au référendum. Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a annoncé, lundi sur BFMTV, que le président était disposé à recourir à cette option. « Si le référendum est constitutionnellement possible, politiquement c’est autre chose. On sait bien quelle est l’issue des référendums en France… », assure Eddy Fougier, qui qualifie cette solution de « très compliquée ».
Option 3 : le recours à une loi organique. « Si on veut baisser le nombre de parlementaires, on n’est pas obligé de passer par une révision constitutionnelle, on peut passer par la loi. Nous verrons ce qui est de l’ordre du faisable », a affirmé le secrétaire d’Etat Benjamin Griveaux, sur RTL. « Cette solution est risquée politiquement. Elle semblerait traduire des petits arrangements entre amis de la majorité, pour mener à bien un projet qui a précédemment échoué », conclut le chercheur.