« Je suis quelqu’un de gentil et doux dans la vie »
Dans « Le Château de verre », l’acteur américain joue un père alcoolique
Impressionnant dans Le Château de verre de Destin Daniel Cretton, Woody Harrelson y joue un père baba cool, autoritaire et alcoolique qui mène sa famille nombreuse à la baguette sur les routes américaines. C’est avec son accent traînant du sud des Etats-Unis qu’il a parlé à 20 Minutes de ce rôle écrasant, inspiré de l’histoire vraie de Jeannette Walls. Comment faites-vous pour être aussi effrayant dans le film ? Cela doit faire partie de moi, sans que je m’en rende compte. Je ne sais pas pourquoi je fais peur aux gens. On me confie souvent des personnages de gars pas très nets, alors que je suis quelqu’un de gentil et doux dans la vie. Les réalisateurs voient autre chose en moi, que je ne perçois pas. Vous sentez-vous proche de ce père ? Je peux comprendre qu’il désire que ses enfants échappent à une société normalisatrice. Comme moi, il ne croit pas à la médecine traditionnelle et est un fervent défenseur de l’énergie solaire. En revanche, son goût pour l’alcool m’est étranger. Ces deux aspects du personnage étaient-ils faciles à concilier ? Il m’était plus facile d’incarner le côté rêveur de celui qui veut construire une maison tout en verre pour sa famille, plutôt que l’être violent qui a bu. Il devenait alors une personne incontrôlable et infréquentable. C’était douloureux de rendre cela. Jeannette Walls vous a-t-elle parlé de son père, que vous interprétez ? Oui, et j’ai été étonné qu’elle ait autant de choses positives à en dire, alors qu’elle n’a pas eu une enfance facile. Que vous a inspiré l’hommage que vous a consacré le festival de Deauville ? Je me suis rendu compte que j’avais vieilli! Faire un film, c’est comme essayer de mettre de la foudre en bouteille : tant d’éléments peuvent mal tourner que c’est un miracle d’en réussir un bon. J’ai eu la chance de participer à de grands films comme Larry Flynt de Milos Forman, l’un de mes préférés.