L’enclave rebelle de la Ghouta rongée par la famine
Une crise humanitaire touche l’enclave rebelle de la Ghouta
Une vingtaine de kilomètres sépare les faubourgs de Damas de la Ghouta. Moins médiatique qu’Alep, moins symbolique que Raqqa, cette région à l’st de la capitale syrienne connaît une grave crise humanitaire. Depuis 2013, l’enclave rebelle est asphyxiée par le régime d’Al-Assad. Si, dimanche, un convoi de 24 camions a pu transporter de l’aide humanitaire, la situation reste particulièrement alarmante. Près de 400 000 personnes, parmi lesquelles 130 000 âgées de moins de 16 ans, seraient toujours prisonnières de la Ghouta orientale. « Le prix du pain a été multiplié par 35, le prix de la farine a augmenté de 390 % depuis janvier 2017, précise Sébastien Fresneau, directeur des programmes pour la Syrie au sein de l’ONG Care. Certaines familles sont obligées de trouver des dérivatifs, en mangeant le foin destiné aux animaux. » Nivin, 37 ans et mère de deux enfants, n’a jamais quitté la région. Membre bénévole du réseau Women Now For Development, la Syrienne dénonce une aide « insuffisante » par rapport aux besoins des populations : « Plus rien n’entre désormais. La situation s’aggrave. Ces deux dernières semaines, quatre enfants sont morts, trois souffraient de malnutrition et un d’une pathologie au coeur. » Pourtant, depuis le mois de mai, la Ghouta orientale fait partie des « zones de désescalade » établies par la Russie, l’Iran et la Turquie. Mais cet accord ne serait pas respecté. « En octobre, plusieurs enfants et enseignants ont été tués dans une école détruite par l’artillerie d’Al-Assad », rapporte le journaliste Nour Adama. « Je n’ai jamais été confronté à un tel siège », conclut Fresneau.
« Plus rien n’entre désormais. La situation s’aggrave. » Nivin, une habitante de la Ghouta