Une agression sexuelle aux yeux de la loi
Le tribunal correctionnel de Valde-Briey (Meurthe-et-Moselle) n’a
pas aimé la « taquinerie » mise en avant par le prévenu. Il y a une semaine, un lycéen a écopé de trentecinq heures de travail d’intérêt général pour violences dans un établissement scolaire. Le jeune homme de 18 ans, qui avait imposé à un camarade d’internat « le jeu de l’olive », aurait tout aussi bien pu être condamné pour agression sexuelle. Selon le Code pénal en effet, cette dernière atteinte est constituée dès lors qu’elle a été « commise avec violence, contrainte, menace ou surprise ». Et « la contrainte (…) peut être physique ou morale ».
« Comme une fellation »
Pour Laura Mourey, avocate à Strasbourg contactée par 20 Minutes, le « jeu de l’olive » est « une atteinte au respect du corps d’autrui, cela relève donc de la protection pénale. Et cela ne peut pas rester impuni. » Pour ce qui est de la qualification d’agression sexuelle, elle aurait pu « être retenue si les éléments de l’intention derrière [ce geste] » avaient été caractérisés. Ce qui n’a pas été le cas pour le lycéen précité, présenté par son défenseur comme un « gamin immature ». « Mettre son doigt dans l’anus de quelqu’un, c’est un acte sexuel, c’est comme une fellation, avaient insisté lors de l’audience les magistrats cités par Le Républicain lorrain. Et si cela se produit sans le consentement de la personne, c’est un viol. » Aux yeux de Laura Mourey, toutefois, « l’habit constitue un frein ». En revanche, ajoute-t-elle, « des victimes de viol se sont déjà plaintes d’un doigt rentré malgré une jupe et un collant ».