L’opposition voit rouge sur les places payantes
La réforme en fait tousser plus d’un. Depuis le 1er janvier, en France, les règles du stationnement payant ont changé. Si Lyon gagne la palme de l’amende la plus chère (60 € dans l’hypercentre), Paris arrive en deuxième position (lire l’encadré). Le contrôle, lui, est géré par des sociétés externes, en l’occurrence Moovia et Streeteo dans la capitale. Non sans certaines dérives sur lesquelles l’opposition parisienne, emmenée par Florence Berthout, présidente du groupe LR, compte interpeller la maire, Anne Hidalgo, lors du prochain Conseil de Paris (début février).
Du « racket »
« Cette externalisation a pour unique mission de remplir les caisses de la Ville. C’est un racket qui sert à combler les trous du budget », s’insurge l’élue républicaine. Car, si les amendes étaient jusqu’ici perçues par l’Etat, l’argent des forfaits post-stationnement (FPS) va désormais directement dans les caisses des villes. A Paris, il permettra de « financer la politique municipale de déplacement » et d’« améliorer les transports en commun », mentionne la Mairie. Depuis le 1er janvier, environ 75 000 contrôles ont lieu quotidiennement, ce qui devrait rapporter 330 millions d’euros par an. Florence Berthout, elle, table sur un montant plus élevé, si le rythme avec lequel les automobilistes sont contrôlés (50000 en deux semaines, selon elle) est maintenu. « Il y a une forme de harcèlement qui s’est mis en place, dénonce-t-elle dans la foulée. Certains professionnels de santé sont verbalisés, tout comme les commerçants des marchés alimentaires, les artisans. » Florence Berthout déplore également le processus de recrutement des agents des sociétés Moovia et Streeteo. Et de se référer à des incidents les concernant. Il y a peu, deux agents ont été arrêtés : l’un pour consommation de stupéfiants, l’autre pour conduite sans permis. Le maire du 15e, Philippe Goujon (LR), a demandé à la maire de Paris quelles mesures « elle compte prendre pour mettre fin à ces dysfonctionnements », ainsi qu’un « audit de Streeteo ».