« Ecotone », quoi de plus naturel ?
URBANISME Dans le cadre du Grand Paris, un bâtiment « biomimétique » verra le jour à Arcueil
Un bâtiment qui respire en ville. A Arcueil (Val-de-Marne), sur une friche à l’intersection des autoroutes A6a et A6b à la limite du Kremlin-Bicêtre et de Gentilly, et à proximité de deux futures gares du Grand Paris express, la Compagnie de Phalsbourg porte un projet urbanistique ambitieux, baptisé « Ecotone ». D’ici à 2023, l’aménageur va faire sortir de terre un bâtiment de 82 000 m2, en forme de montagne. Le futur « Ecotone » se veut « biomimétique », s’inspirant de la nature. Ainsi, les patios intérieurs du bâtiment seront recouverts d’une membrane en éthylène tétraf lu oroéthylè ne( ET F E ). Plus léger que le verre, l’ETFE offre une grande luminosité grâce à sa transparence et permet de réaliser des formes et des géométries innovantes par sa consistance. « Il agit comme un poumon, précise Romuald Nicolas, responsable du projet au sein de la Compagnie de Phalsbourg. Il se soulèvera quand il fera trop chaud, et il se refermera quand la température baissera. » Sans climatisation, le bâtiment fonctionnera entièrement en ventilation naturelle.
Bureaux, hôtel, spa...
« C’est un site particulier, à la topographie vallonnée dans un environnement dur avec l’autoroute qui arrive sur Paris, détaille Duncan Lewis, l’un des architectes du projet avec OXO, Parc Architectes et l’agence Triptyque Architecture. Une fois sur place, j’ai tout de suite pensé à travailler sur un volume très conséquent mais avec une douceur de silhouette, d’où ce projet de montagne végétale. » Le bâtiment se veut, lui, comme un vaste « écosystème » qui comprendra 65 000 m2 de bureaux pouvant accueillir 3 000 à 5 000 salariés, un hôtel écolo de 120 chambres, une résidence étudiante pour les jeunes chercheurs du plateau de Saclay, un sky bar ou encore un spa… Ecotone n’en oubliera pas non plus le volet social avec l’implantation de Mamie Cocotte, un restaurant qui favorise la réinsertion de femmes éloignées du monde du travail. Le coût total de l’investissement pour la Compagnie de Phalsbourg s’élève à 300 millions d’euros. « Et s’il y a déjà eu des expérimentations de biomimétisme en architecture, conclut Mathieu Boncour, responsable des relations institutionnelles à la Compagnie de Phalsbourg, c’est la première fois que cela sera réalisé à une aussi grande échelle. »