La course aux filières sélectives
Cette année, les futurs étudiants ont opté massivement sur la plateforme d’orientation pour les prépas, BTS, DUT...
Les jeux sont faits : 810 957 jeunes, lycéens de terminale et étudiants en réorientation, ont fait leurs choix de voeux de filières sur la plateforme Parcoursup, dont les premiers résultats tomberont mardi. 20 Minutes a analysé les grandes tendances qui se dégagent.
V Les filières sélectives plébiscitées. Classes prépas, BTS, DUT, doubles licences… Les filières sélectives représentent 68 % des 6,3 millions de voeux exprimés. Pourquoi ? Contrairement à l’an dernier, les jeunes n’avaient plus l’obligation d’inscrire parmi leurs voeux une licence générale offrant plus de places que le nombre de candidats attendus (les fameuses « pastilles vertes »). Par ailleurs, «les formations sélectives rassurent les parents, car les étudiants y sont plus cadrés qu’au sein d’une licence généraliste », souligne Clotilde du Mesnil, coach en orientation et fondatrice de CoWin Coaching. Enfin, selon Camille Fromaget, cofondateur de Study Advisor, une plateforme collaborative consacrée à l’orientation post-bac, «les jeunes sont aussi plus attentifs aux débouchés qu’offrent les filières. La licence généraliste, c’est faire un pari sur l’avenir, car on a du mal à anticiper si on pourra s’inscrire en master ensuite.» V Les BTS et DUT, plus particulièrement, font un carton. Par rapport à l’an passé, les candidatures ont progressé de 15,5 % pour les BTS et de 26 % pour les IUT. « Ce sont des formations assez concrètes et courtes qui séduisent les jeunes qui en ont ras le bol des apprentissages trop théoriques », justifie Clotilde du Mesnil. De plus, ajoute-t-elle, « les lycéens ont de plus en plus conscience des poursuites d’études possibles après un BTS ou un DUT [école de commerce ou d’ingénieurs, licence professionnelle…] ». V La formation en apprentissage aussi. Avec une croissance de 44 % par rapport à l’an passé, la demande pour les formations en apprentissage atteint des sommets. « Aujourd’hui, un étudiant sur deux travaille parallèlement à ses études et le nombre de demandes de bourse est en constante augmentation, rappelle Camille Fromaget. Ce n’est donc pas étonnant que les lycéens aillent vers une formation en alternance via laquelle ils seront rémunérés.» Sophie LabordeBalen, fondatrice de Tonavenir.net et conseillère en orientation, avance une autre explication : « Sur Parcoursup, il est possible de formuler jusqu’à 10 voeux en apprentissage, en plus des 10 voeux autorisés pour des formations sous statut d’étudiant. Donc, beaucoup de lycéens ont saisi cette occasion pour optimiser leurs chances d’être pris, par exemple en BTS ou en DUT. »