20 Minutes (Paris)

Le HAC demande la victoire sur tapis vert après un match qualifié de « consternan­t » par la députée de Seine-Maritime

La députée Agnès Firmin, présente au match AjaccioLe Havre, dimanche, a dû être exfiltrée

- Propos recueillis par Bertrand Volpilhac

C’est en tant que supportric­e du Havre, « depuis des années », qu’elle avait fait le déplacemen­t en Corse, dimanche. Pour le match de pré-barrage pour la montée en L1 entre Ajaccio et le HAC (l’ACA jouera contre Toulouse mercredi le barrage aller), la députée de Seine-Maritime Agnès Firmin était assise en tribunes au côté du président havrais Vincent Volpe. Elle raconte cette soirée « désolante » au stade François-Coty.

Avez-vous senti la ferveur populaire dès votre arrivée à Ajaccio ?

La préfecture avait pris les mesures nécessaire­s pour protéger l’équipe dès son arrivée à l’aéroport. L’entrée au stade s’est bien déroulée, il y avait la pression normale d’un match, avec des sifflets pour l’équipe adverse. Puis les insultes racistes ont commencé : « Ramasseurs de coton, Français de merde »… C’est notre rôle d’insister là-dessus : les insultes racistes ne peuvent pas exister.

Les insultes étaient aussi en votre direction, donc dans la tribune ?

Oui. Elles étaient répétées de façon courante depuis la tribune présidenti­elle. Je ne sais pas de qui elles provenaien­t. Quand le penalty a été sifflé et que Mateta a marqué, c’est monté d’un seul coup.

Vous subissez alors une pression physique dans la tribune…

Un projectile a été lancé en direction du président du HAC Vincent Volpe. Il a reçu aussi un coup de pied dans le dos de la part de quelqu’un dans la tribune. Autour de nous, et heureuseme­nt, des agents de sécurité nous ont protégés et nous ont exfiltrés. Où vous ont-ils amenés ?

Dans le vestiaire. On a regardé la fin du match sur un téléphone. On a été très obéissants et on a fait ce qu’on nous a dit de faire. Je cherche le meilleur adjectif pour qualifier cette soirée, mais je ne le trouve pas : désolant, consternan­t, apocalypti­que… Vous demandez des sanctions ? J’imagine qu’il y en aura. Le rôle de la Ligue est de faire en sorte que les prochaines équipes, à commencer par Toulouse mercredi, puissent jouer ici dans des conditions de sécurité et de sérénité. C’est ça le sport. Dimanche, le foot n’est pas sorti grandi de cette affaire. Je regrette aussi l’absence de réaction de la Ligue de football profession­nel. L’entraîneur du Havre disait qu’il était dégoûté du foot après la rencontre. Vous l’êtes aussi ?

On peut l’être. Les joueurs et le staff vivent ça comme une injustice. Maintenant, c’est le résultat du terrain. Mais, avec ce qu’il s’est passé hors du terrain, le sentiment d’injustice est légitime. Je tiens à saluer l’exemplarit­é du comporteme­nt du HAC durant toute cette histoire. Sans ça, ça aurait pu très mal tourner…

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 ??  ?? Après le but de Mateta (n° 11), les débats se sont envenimés à Ajaccio.
Après le but de Mateta (n° 11), les débats se sont envenimés à Ajaccio.

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