Les malades ont aussi besoin des donneurs
Plus de la moitié des receveurs de dons de sang ne sont pas accidentés
Du bleu blanc rouge sur les logos, et du rouge dans les poches. Avec l’organisation toute la semaine d’un millier de collectes, l’Etablissement français du sang (EFS) espère renflouer ses stocks. Pour plus de moitié, les dons serviront à soigner des personnes touchées par des maladies du sang ou des cancers.
« Ce n’est que six mois après ma naissance que ma maman l’a su. J’avais des gonflements douloureux au niveau de la plante des pieds et de la paume des mains. » Laeticia Ntoh Ndingue est atteinte de drépanocytose, « une maladie génétique qui touche les globules rouges » et provoque des « crises » de douleur ou d’anémie. Ces dernières peuvent être particulièrement « virulentes ». « J’ai failli mourir », assène la jeune femme. Dans sa vie, elle a reçu une transfusion, et trois échanges transfusionnels, le premier à 9 ans, et les deux autres en 2015. « Cela fonctionne comme un cycle, décrit-elle, ils font sortir une partie du sang, et remettent en même temps du sang sain. Je me sentais revivre. »
« Un nouvel espoir »
Ce sentiment de renaissance, Aurore Rigaudeau-Robin l’a eu aussi. « Heureusement que des gens donnent, et que de l’argent est donné pour la recherche médicale. » Pas de sang pour soigner sa déficience immunitaire, mais elle s’injecte elle-même toutes les semaines de la Gammanorm, un médicament issu des dons de plasma. « Ça me permet d’avoir un taux d’anticorps proche de la moyenne. » L’injection se fait « dans la cuisse ou l’abdomen » et dure deux heures. « Ça me brûle un peu mais c’est largement supportable. Si aujourd’hui j’ai un rhume, cela ne va pas devenir une sinusite. Je suis plus tranquille, moins fatiguée, j’ai moins de douleurs au quotidien. » Pour Laeticia Ntoh Ndingue, cela ne fait aucun doute. « Prendre le sang de quelqu’un d’autre, c’est un nouvel espoir. »