Ça va chauffer !
Nucléaire, projet de loi agriculture et alimentation, budget... François de Rugy, qui succède à Nicolas Hulot au ministère de la Transition écologique, est déjà attendu au tournant.
L’Elysée a tranché mardi : c’est François de Rugy, l’actuel président de l’Assemblée nationale, qui va reprendre le ministère de la Transition écologique laissé vacant il y a une semaine par Nicolas Hulot. Difficile de parler d’« heureux élu », tant la tâche qui s’annonce est ardue.
> Agriculture et alimentation. Le projet de loi agriculture et alimentation passe en deuxième lecture à l’Assemblée nationale le 12 septembre. La première lecture avait beaucoup déçu les ONG de défense de l’environnement. « Il n’y a rien dans le texte sur la réduction de la consommation de viande, ni sur la réduction des engrais azotés », déplore Morgane Créach, directrice du Réseau action climat. Rugy sauverat-il les meubles ? « Les possibilités de revenir sur un texte en deuxième lecture sont très limitées », remarque le député PS Guillaume Garot.
> Energie. Le nouveau ministre devra batailler dur avec les lobbies au sujet de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE, qui fixera la politique énergétique du pays) et de la stratégie nationale bas carbone (SNBC, destinée à réduire les émissions de gaz à effets de serre par secteur). « Il ne suffit plus de dire que l’objectif est de réduire à 50 % la part du nucléaire en France à telle ou telle date, illustre Jean-David Abel, vice-président de France nature environnement (FNE). Il faut aujourd’hui donner le nom et le nombre de centrales à fermer et proposer un échéancier précis. »
> Loi de finances. Les perspectives de croissance pour 2019 sont moins fortes que prévues, ce qui fera entrer moins d’argent dans les caisses de l’Etat. « Le remplaçant de Nicolas Hulot devra veiller à ce que les rabotages ne nuisent pas trop aux dispositifs censés encourager la transition écologique », estime Guillaume Garot.