« 20 Minutes » a suivi la police de sécurité du quotidien
« 20 Minutes » s’est rendu à Savignysur-Orge, qui s’est doté depuis février d’une police de sécurité du quotidien (PSQ)
Ce sont de petits détails qui, mis bout à bout, font la différence. Ces derniers mois, une vingtaine de voitures épaves qui pourrissaient sur les trottoirs de la cité Grand Vaux à Savigny-sur-Orge (Essonne) ont été envoyées à la fourrière. Les rodéos urbains se sont faits un peu plus rares depuis que le coût des contraventions et leur nombre ont augmenté. Surtout, des patrouilles ciblées ont été mises en place dans des secteurs sensibles signalés par les habitants du quartier grâce à une adresse mail spécifique. « L’idée, c’est de faire du sur-mesure et de développer des réponses adaptées aux remontées du terrain », détaille le commissaire Philippe Franchet, le chef de la circonscription qui regroupe Savigny-sur-Orge et Morangis. Depuis février, le commissariat est doté d’une police de sécurité du quotidien (PSQ). Le secteur ne fait pourtant pas partie des trente premiers « quartiers de reconquête républicaine » (QRR), ces zones urbaines particulièrement sensibles sélectionnées par le gouvernement pour intégrer le dispositif. Comme la cité des Tarterêts de Corbeil-Essonnes, à quelques kilomètres de là, où Gérard Collomb a inauguré la mesure mardi.
Une « combinaison d’outils »
Contrairement aux QRR, qui accueilleront chacun entre 15 et 30 policiers supplémentaires, aucun fonctionnaire n’a été embauché à Savigny-sur-Orge. C’est principalement leur emploi du temps qui a été remanié : chaque jour, entre deux missions de police-secours, ils sont mobilisés sur ces problèmes du quotidien. « Il faut montrer à la population qu’elle peut compter sur nous, qu’on n’est pas seulement là pour verbaliser», explique Franck Minisini, le référent PSQ du commissariat. Des tracts sont régulièrement distribués, au marché, par exemple. Objectif : faire de la prévention pour alerter sur les vols à la fausse qualité, ces cambrioleurs qui se déguisent en agents EDF, promoteurs immobiliers ou en policiers pour entrer chez leurs victimes. « Notre travail dans ce domaine commence à porter ses fruits», se réjouit Philippe Franchet. Cet été, trois tentatives de ce type ont échoué en moins de quelques heures. Le commissaire le reconnaît : aucun nouvel outil n’a été mis en place. Le travail de prévention existait déjà, les patrouilles prenaient déjà en compte les remontées de terrain, une attention particulière était déjà déployée dans la cité Grand Vaux. La PSQ estelle avant tout une mesure d’affichage? Le chef de la circonscription plaide pour un changement de philosophie. «La PSQ donne une nouvelle dynamique. On combine ce qu’on avait déjà pour améliorer les résultats. » Des résultats qui, assure-t-il, commencent à se faire sentir, même s’il est encore trop tôt pour en tirer des enseignements chiffrés.