Le développement durable étudié dans une maternelle
C P 24 «20 Minutes» a visité un établissement où les élèves sont initiés au développement durable
Il n’y a pas d’âge pour être soucieux de préserver la planète. La preuve avec les élèves de l’école maternelle de la Pointe-d’Ivry, à Paris (13e), que 20 Minutes a visitée à l’occasion de la COP24 (jusqu’au 14 décembre en Pologne). Mardi, le directeur de l’établissement, Florent Aubry, passe chercher en grande section un groupe de cinq enfants. C’est l’heure de leur initiation au développement durable. « Que fait-on à l’école pour préserver l’environnement ? » interroge le directeur. « On jette les déchets », « on arrose les plantes », « on éteint la lumière », répondent en choeur les élèves. « Et vous savez pourquoi je collecte les bouchons de bouteilles ? demande-t-il aux élèves captifs. Je les donne à une association qui les fait fondre et qui recycle le plastique pour créer d’autres objets. » Le directeur passe en revue différents bacs de recyclage, en veillant toujours à interagir avec les enfants. « Vous savez pourquoi il faut recycler les piles?» questionne-t-il. «Parce que sinon, ça casse la planète », s’exclame Charly. «Et si on pose la pile au pied d’un arbre, il va mourir », renchérit Clément. « Il ne faut pas non plus jeter les piles dans la poubelle verte, car elles dégagent des gaz dangereux», explique le directeur. L’intérêt des élèves et leur aisance à répondre montrent qu’ils sont déjà sensibles aux questions écologiques. Pas étonnant, puisque l’école est engagée depuis quatre ans dans une démarche d’éducation au développement durable. La maternelle a obtenu le label E3D niveau 3, ainsi que le label international Eco-Ecole dans la thématique «déchets» depuis deux ans. Des reconnaissances qui ont permis de faire connaître ces initiatives pédagogiques en dehors de l’école. Entraînant les enfants dans le jardin, Florent Aubry ouvre devant eux un bac à compost. Les enfants se bouchent le nez. «Je n’aime pas les mouches », se plaint Sara. « Vous voyez, il y a de la fumée car c’est une réaction chimique qui montre que les choses se décomposent, explique-t-il aux élèves fascinés. A partir de février, on utilise le compost pour enrichir nos jardinières. »
Les élèves ont de quoi faire car, autour de la cour, il y a 100 m2 de plantations diverses. «On a même des tomates cerises », montre Sara. Au cours de l’année, les enfants ont aussi planté des bulbes de tulipes, ramassé des potimarrons, cueilli du thym… Et ils ont participé au concours « déchets d’oeuvres» organisé par le directeur, impliquant cinq écoles du quartier. «Avec toutes ces actions, nos élèves sont devenus des ambassadeurs de l’écologie. Ce sont des prescripteurs pour les parents.»
«Si on pose la pile au pied d’un arbre, il va mourir.» Clément, en grande section