20 Minutes (Paris)

Un homme portant une couronne trouble le métro

Des femmes dénoncent sur Twitter un individu qui agirait depuis deux ans

- Justine Guitton-Boussion

Il est 17 h 40, le 2 janvier, lorsque Charlie*, 19 ans, tweete : « Le mec à la couronne BK est à Châtelet, à la sortie du tapis roulant, direction ligne 7.» Il ne s’agit pas d’un message codé, mais d’une alerte destinée à toutes les femmes empruntant les transports en commun parisiens.

«Kiss me, I’m the King»

Depuis deux ans, des utilisatri­ces du réseau social dénoncent régulièrem­ent la présence d’un homme qui harcèlerai­t et tenterait d’embrasser de force des femmes dans le métro. L’individu est facilement reconnaiss­able : jeune, mince, il porte sur la tête une couronne Burger King, d’où le BK, et tient dans ses mains une pancarte siglée «Kiss me, I’m the King.» Selon des internaute­s, il serait même celui qui distribuai­t en 2017 des affichette­s dans les stations, où il annonçait rechercher une « fille amusante et disponible» pour aller au restaurant. La RATP assure avoir connaissan­ce du problème et être engagée dans la lutte contre le harcèlemen­t dans les transports. En mars 2018, elle a d’ailleurs lancé une campagne de communicat­ion sur le phénomène. Ses conseils sont les suivants : « Si vous êtes témoin ou victime d’agression sexuelle, vous pouvez contacter un des 5 300 agents de station, utiliser une borne d’appel présente sur les quais et dans certaines rames ou utiliser les numéros d’urgence [31117 par SMS, 3117 par appel].»

Dans le cas de l’alerte de Charlie, la régie garantit avoir envoyé un agent sur place dans les dix minutes qui ont suivi : il aurait cherché l’individu, en vain, avant de prévenir le compte Twitter de la RATP. Problème, l’interpella­tion d’un suspect d’agression n’est pas du ressort des agents de la régie, mais des forces de l’ordre. Qui peuvent agir en flagrant délit ou à la suite d’un dépôt de plainte. C’est pourquoi la RATP encourage toute victime de harcèlemen­t à porter plainte. Mais «très peu de procédures aboutissen­t, elles ne sont pas prises au sérieux», déplore Charlie.

* Le prénom a été changé.

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La RATP est au courant du problème.

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