20 Minutes (Paris)

Après l’explosion, l’heure est à la sécurisati­on

Le 9e arrondisse­ment portait toujours, dimanche, les stigmates de l’explosion meurtrière survenue la veille au matin

- Anissa Boumediene

« Sauver ou périr. » Fidèles à leur devise, les sapeurs-pompiers de Paris étaient toujours à pied d’oeuvre, dimanche après-midi, rue de Trévise (Paris, 9e). « On continue à sécuriser l’ensemble des façades des bâtiments du secteur, et les bâtiments en eux-mêmes, a déclaré Eric Moulin, le commandant de la brigade de Paris (BSPP). Nous partirons une fois que tout aura été déblayé pierre par pierre, pour être certains qu’il n’y ait plus personne. »

Peu avant, le corps d’une femme était extrait des décombres. Une découverte qui portait à quatre le nombre de personnes décédées (lire ci-dessous) à la suite de la puissante explosion survenue la veille au matin dans un immeuble où des hommes du feu intervenai­ent pour une fuite de gaz (une cinquantai­ne de personnes ont également été blessées, dont neuf grièvement). Dimanche, il était encore « trop tôt pour identifier la cause de cet accident», a indiqué le directeur exécutif de GRDF, Christian Buffet. Les opérations de nettoyage devraient se poursuivre une bonne partie de la semaine. Selon Eric Moulin, « l’onde de choc, particuliè­rement violente s’est propagée dans les quatre rues adjacentes sur environ 100 m ».

Des habitants relogés

Au niveau du cordon de sécurité, Simeon observe un sapeur-pompier arracher des gouttières et des volets fragilisés par la déflagrati­on, autant d’objets qui risquent de tomber et de faire des blessés. «Il fallait que je vienne, explique ce touriste britanniqu­e en vacances avec sa femme. J’ai été un soldat du feu pendant trente-deux ans, je sais ce que c’est de perdre des camarades dans ces circonstan­ces. Je voulais leur rendre hommage, saluer leur courage et celui de leurs collègues. » Sur le chemin qui le mène à la caserne où il pourra déposer son bouquet, le retraité dépasse des commerces dont les vitrines ont été soufflées. En attendant les vrais travaux de réparation, qui ne démarreron­t probableme­nt pas avant le passage des experts des assurances, on s’affaire à retirer les derniers gros morceaux de verre qui ont résisté, puis à calfeutrer le cadran béant d’une vitrine avec des panneaux de liège. Un peu plus loin, comme pour laver le quartier de sa tristesse, des agents de la Propreté de Paris déblaient des tas de débris. Au même moment, un homme quitte un immeuble situé dans le secteur bouclé par la police. Les traits tirés, il porte deux bagages de fortune dans lesquels il a entassé à la hâte quelques vêtements et chaussures. Tous ceux qui, comme lui, ont dû quitter en urgence leur domicile, ont été relogés par la Mairie dans des hôtels. Ils «devront attendre un long moment » avant de regagner leur habitation, augure le commandant Eric Moulin.

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L’interventi­on des pompiers pourrait se poursuivre cette semaine encore.

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