La reconnaissance faciale fait bondir l’opposition
Le souhait émis par la région est, pour l’opposition, « fou et liberticide »
C’est devenu une demande régulière. Valérie Pécresse aimerait mettre en place la reconnaissance faciale dans les transports en commun franciliens. Ce souhait, la présidente (LR) de la région Ile-de-France et d’Ile-de-France Mobilités (IDFM) l’a exprimé début février devant la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat. Rappelant que le dispositif était déjà mis en place dans les aéroports, elle a regretté « un degré différent de protection entre les trains et les avions». Mercredi, devant les élus d’IDFM, Valérie Pécresse a estimé que la reconnaissance faciale, via des caméras à l’entrée des gares de RER et de métro, éventuellement sur les quais, serait utile dans le cadre de la lutte antiterroriste. Elle permettrait de «repérer les terroristes avant qu’ils ne montent dans les trains». «Ces caméras seraient connectées au fichier des personnes recherchées », détaille Frédéric Péchenard, vice-président en charge de la sécurité au sein du conseil régional. «Techniquement, c’est possible d’utiliser la reconnaissance faciale, mais, politiquement, le gouvernement n’a pas encore souhaité s’y engager, précise-t-il. Et c’est un choix qui appartient à l’Etat.» Les élus Front de gauche qui siègent au conseil d’administration d’IDFM ont dénoncé, eux, «un projet fou et liberticide». Ce dernier pose des questions extrêmement sérieuses en matière de «protection des données et d’atteinte aux libertés individuelles». «Qui aura accès à ces données? Dans quel cadre?» questionne Céline Malaisé, présidente du groupe Front de gauche.
Un « prétexte fallacieux »
A ses yeux, «le prétexte de la lutte contre le terrorisme est fallacieux. L’efficacité du déploiement dans les espaces publics de ces dispositifs est loin d’être avérée. On voit en revanche l’usage liberticide qui en est fait dans des pays non démocratiques.» Les élus du groupe souhaitent alerter sur la « dangerosité d’une telle idée » et demandent un débat sur le sujet.