Michel Field
«Pour les candidats du “Grand Oral”, la parole est un enjeu»
La France a un incroyable talent d’orateur. Ce mardi dès 21 h, France 2 célèbre l’éloquence, l’art de bien parler, le temps du «Grand Oral», un concours présenté par Laurent Ruquier. Douze candidats, âgés de 18 à 78 ans, venus du Limousin, du Val-de-Marne ou de Wallis-et-Futuna, tenteront, avec les textes qu’ils ont écrits, de remplir les critères d’un discours réussi : convaincre, divertir et émouvoir. « L’idée qu’en prime time, pendant deux heures et demie, on retienne l’attention des gens juste sur la parole a fait un peu peur en interne, raconte Michel Field, à l’origine de l’émission. On a l’impression que l’émotion va être plus facilement au rendez-vous avec la chanson, comme dans “The Voice”. Mais, pendant le tournage du “Grand Oral”, on a tous été assez bouleversé.» Il y a de quoi sentir les larmes poindre lorsque Pasikavaia évoque ses difficultés à maîtriser parfaitement le français, ou rester suspendu aux lèvres de Martial quand il raconte comment il a secouru un homme dont le coeur s’était arrêté de battre. Il y a de quoi être marqué par la fantaisie de Gisèle et son ode aux sexagénaires, ou par Mounir, le chauffeur de bus épris de poésie.
«La parole est un enjeu»
«J’ai été très, très emmerdant avec la production, car je demandais une grande diversité de candidats, souligne Michel Field. Je ne voulais pas uniquement des jeunes ayant un rapport avec le slam ou le rap, mais que tous les âges et milieux sociaux soient représentés.» A l’écran, cela donne une belle variété de styles, de tons et d’accents. «Je souhaitais quelque chose de sociétal, reprend Michel Field, qu’on se rende compte que la parole est un bien commun et en même temps une conquête. Pour chaque candidat, la parole est un enjeu, parfois un combat quotidien. J’aimerais que ce message puisse passer et décomplexer un certain nombre de téléspectateurs.» France 2 a pris une décision audacieuse en mettant les mots en tête d’affiche. « On est dans un moment où les gens ont envie de parler, c’est le moins qu’on puisse dire – les “gilets jaunes” sont là pour nous le rappeler, note Michel Field. Mais est-ce qu’ils ont envie d’entendre et d’écouter ? » Au tour des téléspectateurs de s’exprimer.