Ozon prie encore pour «Grâce à Dieu»
La justice estime que la présomption d’innocence n’est pas bafouée dans Grâce à Dieu, le film de François Ozon sur la pédophilie dans l’Eglise et le combat de La Parole libérée, qui regroupe des victimes. Le juge parisien, qui a rendu sa décision lundi, a considéré que le fait d’insérer un carton à la fin du film, indiquant que le père Bernard Preynat bénéficiait de la présomption d’innocence, répondait aux exigences de la loi. Sa décision a été motivée par deux autres raisons : la date de la sortie du film n’est pas concomitante avec celle du procès, qui n’a pas été dévoilée. Enfin, le fait de devoir changer le nom de certains personnages, dont celui du père Preynat, lui apparaît comme étant une mesure « disproportionnée », susceptible d’entraîner des conséquences dommageables pour l’exploitation du film. Surtout, cela n’empêcherait pas d’identifier les personnages.
Une autre décision attendue
« Ce ne sont pas des arguments très satisfaisants », réagit Frédéric Doyez, l’avocat du père Preynat, qui a précisé qu’il allait faire appel de cette décision. « Il y a dans ce film une mauvaise approche de la présomption d’innocence, insiste l’avocat. Bernard Preynat a-t-il été jugé ? Non. » Malgré le feu vert accordé lundi par le juge parisien à la sortie en salles mercredi de Grâce à Dieu, François Ozon reste suspendu à une seconde décision judiciaire attendue ce mardi après-midi à Lyon.