20 Minutes (Paris)

Ozon prie encore pour «Grâce à Dieu»

- A Lyon, Caroline Girardon

La justice estime que la présomptio­n d’innocence n’est pas bafouée dans Grâce à Dieu, le film de François Ozon sur la pédophilie dans l’Eglise et le combat de La Parole libérée, qui regroupe des victimes. Le juge parisien, qui a rendu sa décision lundi, a considéré que le fait d’insérer un carton à la fin du film, indiquant que le père Bernard Preynat bénéficiai­t de la présomptio­n d’innocence, répondait aux exigences de la loi. Sa décision a été motivée par deux autres raisons : la date de la sortie du film n’est pas concomitan­te avec celle du procès, qui n’a pas été dévoilée. Enfin, le fait de devoir changer le nom de certains personnage­s, dont celui du père Preynat, lui apparaît comme étant une mesure « disproport­ionnée », susceptibl­e d’entraîner des conséquenc­es dommageabl­es pour l’exploitati­on du film. Surtout, cela n’empêcherai­t pas d’identifier les personnage­s.

Une autre décision attendue

« Ce ne sont pas des arguments très satisfaisa­nts », réagit Frédéric Doyez, l’avocat du père Preynat, qui a précisé qu’il allait faire appel de cette décision. « Il y a dans ce film une mauvaise approche de la présomptio­n d’innocence, insiste l’avocat. Bernard Preynat a-t-il été jugé ? Non. » Malgré le feu vert accordé lundi par le juge parisien à la sortie en salles mercredi de Grâce à Dieu, François Ozon reste suspendu à une seconde décision judiciaire attendue ce mardi après-midi à Lyon.

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Melvil Poupaud incarne dans le film l’un des accusateur­s du père Preynat.

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