Un restaurateur fait plier son assureur
« C’est un grand moment pour tous les petits et les grands patrons qui souffrent (…). Nous avons affronté une multinationale, et nous avons gagné», a salué vendredi le restaurateur Stéphane Manigold. A l’issue d’une procédure d’urgence en référé, le tribunal de commerce de Paris venait de lui donner raison face à son assureur, Axa. Le patron estimait que la compagnie se soustrayait à ses obligations concernant les quatre établissements qu’il dirige à Paris. Il avait souscrit un contrat qui prévoyait l’indemnisation de ses pertes d’exploitation en cas de fermeture administrative, et demandait donc à en bénéficier dans le cadre de la fermeture générale des restaurants depuis mi-mars face à la crise du nouveau coronavirus. Mais l’assureur refusait. Selon ce dernier, le contrat concerne la fermeture isolée d’un restaurant par les autorités, et non une mesure d’ordre général, comme celle décidée face à la pandémie. L’assureur a été condamné à payer deux mois et demi de perte d’exploitation calculée sur la marge brute du restaurant. Mais il « va faire appel de la décision, tout simplement parce qu’elle a été prise dans l’urgence, sans débat sur le fond », a annoncé à l’AFP Eric Le Maire, directeur de la communication de la branche française d’Axa. Il a relevé que la décision en référé n’était par nature que provisoire. La compagnie a par ailleurs écarté tout effet boule de neige sur d’autres restaurateurs, même en cas de défaite finale.