20 Minutes (Paris)

Le directeur de l’ARS observe un rebond de l’épidémie

Le directeur de l’agence régionale de santé d’Ile-de-France, Aurélien Rousseau, analyse la situation

- Propos recueillis par Caroline Politi

Tout faire pour empêcher que la situation du printemps ne se reproduise. Tel pourrait être le mot d’ordre d’Aurélien Rousseau, le directeur de l’agence régionale de santé d’Ile-de-France. Sur le papier, pourtant, les indicateur­s n’invitent pas à l’optimisme.

Depuis le mois d’août, l’incidence de l’épidémie augmente de façon exponentie­lle. Est-on en train de voir déferler la « seconde vague » ?

Le terme « vague » fait référence à l’impact de l’épidémie sur les hôpitaux. Il est aujourd’hui réel, même s’il est encore lent. Tous les jours, entre 10 et 20 patients sont hospitalis­és en réanimatio­n dans la région. On est sans nul doute face à un vrai rebond de l’épidémie.

Pourtant, le nombre de malades en réanimatio­n semble stable. Le 11 août, 189 malades étaient en soins critiques. Jeudi, ils étaient 204…

Les entrées s’accélèrent, en réanimatio­n ou en hospitalis­ation convention­nelle d’ailleurs. Mais, chaque jour, des patients sortent. La durée moyenne des séjours en réanimatio­n est plus basse qu’au printemps, car on connaît mieux la pathologie.

La rentrée a-t-elle aggravé la situation sanitaire ?

Les remontées de situations sensibles explosent. Toutefois, il ne s’agit pas toujours de cas de Covid-19. Il y a moins d’une dizaine de clusters dans des établissem­ents scolaires de la région, mais, dans 241 établissem­ents en Ile-de-France, dont 151 à Paris, nous avons recensé au moins un cas positif. Au total, 20 classes ont dû être fermées dans la région.

Les files d’attente devant les laboratoir­es s’allongent. Ces derniers sont-ils dépassés ?

Fin juin, on faisait 45 000 tests par semaine, aujourd’hui, on est à 220000. Mais on n’ignore pas que la situation est parfois très compliquée. A l’échelle régionale, le délai pour obtenir un résultat est de trente-six heures, mais cela grimpe localement à six, sept, voire huit jours. Les laboratoir­es devraient prioriser les personnes à tester, mais cela reste difficile à mettre en place.

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Aurélien Rousseau rappelle que les entrées en réanimatio­n s’accélèrent.

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