Le directeur de l’ARS observe un rebond de l’épidémie
Le directeur de l’agence régionale de santé d’Ile-de-France, Aurélien Rousseau, analyse la situation
Tout faire pour empêcher que la situation du printemps ne se reproduise. Tel pourrait être le mot d’ordre d’Aurélien Rousseau, le directeur de l’agence régionale de santé d’Ile-de-France. Sur le papier, pourtant, les indicateurs n’invitent pas à l’optimisme.
Depuis le mois d’août, l’incidence de l’épidémie augmente de façon exponentielle. Est-on en train de voir déferler la « seconde vague » ?
Le terme « vague » fait référence à l’impact de l’épidémie sur les hôpitaux. Il est aujourd’hui réel, même s’il est encore lent. Tous les jours, entre 10 et 20 patients sont hospitalisés en réanimation dans la région. On est sans nul doute face à un vrai rebond de l’épidémie.
Pourtant, le nombre de malades en réanimation semble stable. Le 11 août, 189 malades étaient en soins critiques. Jeudi, ils étaient 204…
Les entrées s’accélèrent, en réanimation ou en hospitalisation conventionnelle d’ailleurs. Mais, chaque jour, des patients sortent. La durée moyenne des séjours en réanimation est plus basse qu’au printemps, car on connaît mieux la pathologie.
La rentrée a-t-elle aggravé la situation sanitaire ?
Les remontées de situations sensibles explosent. Toutefois, il ne s’agit pas toujours de cas de Covid-19. Il y a moins d’une dizaine de clusters dans des établissements scolaires de la région, mais, dans 241 établissements en Ile-de-France, dont 151 à Paris, nous avons recensé au moins un cas positif. Au total, 20 classes ont dû être fermées dans la région.
Les files d’attente devant les laboratoires s’allongent. Ces derniers sont-ils dépassés ?
Fin juin, on faisait 45 000 tests par semaine, aujourd’hui, on est à 220000. Mais on n’ignore pas que la situation est parfois très compliquée. A l’échelle régionale, le délai pour obtenir un résultat est de trente-six heures, mais cela grimpe localement à six, sept, voire huit jours. Les laboratoires devraient prioriser les personnes à tester, mais cela reste difficile à mettre en place.