Du temps offert aux agents pour aider des associations
Le département de la Seine-SaintDenis lance un dispositif permettant à ses fonctionnaires de s’investir dans une association
Un dispositif « inédit », rappelle-t-on fièrement au conseil départemental de la Seine-Saint-Denis. « Ces deux jours vont me permettre d’aider l’association Nous aussi on a le droit, qui s’occupe des personnes porteuses de handicaps et de leurs familles», explique Leïla Pinson, agente administrative au département. La Seine-Saint-Denis vient de lancer un système de mécénat de compétences appelé « agent.e.s solidaires». Ainsi, ses 8200 agents peuvent s’engager auprès d’associations en parallèle de leur emploi. Pour s’investir dans leur mission, ils peuvent prendre d’une demi-journée à deux jours par mois sur leur temps de travail. Et ce, en maintenant leur salaire.
« Ce dispositif est la suite de l’engagement de nos agents pendant le confinement », se réjouit auprès de Stéphane Troussel, président du conseil départemental. L’objectif est de pérenniser ces initiatives, prises notamment grâce à la plateforme d’appels solidaires, mise en place en avril, pour lutter contre l’isolement des personnes âgées et handicapées du département.
Durant cette période, 250 agents ont contacté près de 55 000 personnes en difficulté pour les aider. Ce que faisait Leïla Pinson : «J’appelais les gens pour savoir comment ils allaient et s’ils avaient besoin de quelque chose. Une expérience riche.» « Nous avons voulu prolonger cet état d’esprit pour que les agents puissent s’engager dans une action de solidarité, précise Stéphane Troussel. Que ce soit pour un renfort ponctuel ou en allant apporter leur aide auprès des associations qui font un travail social ou d’éducation.» On compte actuellement parmi ces associations le Secours populaire, les Restos du coeur, Article 1, Parrains par mille, Proxité, France parrainage ou Un enfant, une famille. Le nombre d’associations partenaires disponibles devrait s’étoffer progressivement. Particulièrement touchée par la crise sanitaire, mais également sociale et économique, la Seine-Saint-Denis avait présenté en juillet son plan de rebond solidaire et écologique pour le territoire, au sein duquel un volet était consacré à ce plan de volontariat et de mécénat de compétences. « On a voulu que les agents du service public puissent donner du sens à leur mission dans une période de crise sanitaire, sociale, économique, conclut Stéphane Troussel. La solidarité, c’est l’ADN de la Seine-Saint-Denis. » Le dispositif est en expérimentation jusqu’au 31 décembre. Cent cinquante agents se sont d’ores et déjà montrés intéressés.
«On a voulu que les agents puissent donner du sens à leur mission.» Stéphane Troussel, président du conseil départemental