Propreté
Le «responsable de quartier» ne fait pas l’unanimité
La propreté dans la capitale revient sur le devant de la scène. «Nous allons désigner un responsable de la propreté dans chacun des 121 quartiers de Paris», a expliqué dimanche au Parisien Colombe Brossel, l’adjointe d’Anne Hidalgo chargée de la propreté de l’espace public, du tri et de la réduction des déchets. Mais quels seront les contours de cette fonction inédite, voulue par Anne Hidalgo durant sa campagne?
« Un agent de la Ville sera désigné par la Mairie, précise auprès de 20 Minutes Colombe Brossel. Il y a déjà des responsables de division et, évidemment, les maires d’arrondissement, mais nous voulons travailler à l’échelle du quartier.» Colombe Brossel indique que la Mairie travaille à un déploiement pour 2021. Le responsable sera chargé de repérer et détecter les dysfonctionnements, comme des poubelles rentrées tardivement ou des chantiers mal entretenus, et de recevoir et coordonner les signalements. «Joignable par téléphone et par mail, il sera en contact avec les riverains, les syndics de propriété, les commerçants, les maires d’arrondissement», poursuit Colombe Brossel.
«Il faut arrêter de faire des annonces suivies d’aucun effet. » Florence Berthout, maire du 5e
«La même mesure, la même idée, avait été proposée par Benjamin Griveaux et portée par Agnès Buzyn», a réagi Pierre-Yves Bournazel du groupe Indépendants et Progressistes (proLREM) au Conseil de Paris. Durant la campagne, Benjamin Griveaux (LREM) avait proposé de créer le métier de «manageur de rue» pour améliorer la propreté des rues et aider à régler les problèmes de l’espace public. Un mois plus tard, Anne Hidalgo avait pris soin d’écarter la notion de « petit chef du quartier » dans sa proposition pour celui d’«interlocuteur privilégié». La maire du 5e arrondissement, Florence Berthout, ex-LR qui siège avec le groupe LREM au Conseil de Paris, déplore la création de cet «échelon supplémentaire » : « Il faut arrêter de faire des annonces suivies d’aucun effet, affirme-telle. La propreté, c’est quelque chose de très pragmatique.» Alors que la maire de Paris avait, durant la campagne, promis de donner davantage de pouvoir aux maires d’arrondissement sur la question de la propreté, Florence Berthout attend plus d’annonces en ce sens. «Là, c’est tout l’inverse, critique-t-elle. Je n’ai pas besoin d’un responsable de quartier. En revanche, avec deux laveuses supplémentaires, le recrutement de huit agents et deux-trois Glutton [aspirateur de voirie], j’ai un arrondissement propre.» «Nous sommes au début d’une mandature, je ne vais pas critiquer les actions, nuance Pierre-Yves Bournazel. C’est un énième plan, mais si on pouvait rendre nos rues plus propres, ce serait un avantage considérable.»