La mission d’évaluation pointe «des défauts de gestion» de la crise
En juin, Emmanuel Macron avait confié à un groupe de cinq experts indépendants une mission nationale sur l’évaluation de la gestion de la crise du Covid-19. Avant des conclusions plus abouties pour la fin de l’année, elle a dévoilé mardi un rapport d’étape plutôt critique. Notamment sur l’action des autorités sanitaires et de l’exécutif. « Les premiers constats de la mission mettent en évidence des défauts manifestes d’anticipation, de préparation et de gestion », écrivent les rapporteurs. « On a vu le déclin progressif du degré de priorité accordé à la prévention des pandémies entre 2010 et 2020, analyse Didier Pittet, président de la mission et épidémiologiste. Les capteurs de détection ont mal fonctionné et le coronavirus nous a pris de vitesse. Finalement, les cliniciens italiens ont permis à la France de comprendre la réalité de l’épidémie. » Même si les torts sont partagés. « Ni l’OMS, ni le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies ne reconnaissaient que le scénario d’une pandémie était probable », reprend-il. Les experts recommandent un travail sur des faiblesses structurelles : une gestion de crise heurtée par un manque de dialogue entre les ministères, une « organisation complexe des relations entre le ministère géré par Olivier Véran et les agences et instances qui l’entourent, une difficulté d’articulation entre agences régionales de santé et préfectures ». Des conclusions qui pourraient nourrir le futur débat sur le Ségur de la santé publique, attendu à l’automne.