Les effets collatéraux du télétravail
Avec le rebond de l’épidémie de Covid-19, le télétravail redevient la norme dans bon nombre d’entreprises. Cela se fera-t-il sentir dans le bilan annuel des émissions de CO2 françaises qu’établit chaque fin d’année le Global Carbon Project ? Encore faut-il bien appréhender le bénéfice environnemental de cette nouvelle organisation du travail, qui s’accompagne d’effets rebonds. Première ambiguïté à lever : une journée de télétravail n’est pas forcément synonyme de zéro mobilité. Il peut se faire dans un lieu qu’il faut rejoindre en voiture. De plus, le développement de visioconférences n’est pas neutre pour l’environnement, car elles «impliquent des consommations d’énergies liées au transfert de données, à la sollicitation des serveurs», explique Thierry Leboucq, président de Greenspector. La hausse des consommations énergétiques au domicile est aussi à prendre en compte. Au total, l’ensemble des effets rebonds négatifs identifiés par l’Agence de la transition écologique (Ademe), dans une enquête parue le 22 septembre, pourrait réduire de 31 % les bénéfices environnementaux du télétravail. Cela dit, l’Ademe conclut que, avec les effets favorables induits, la balance environnementale du télétravail reste positive.