20 Minutes (Paris)

A l’heure des poules, des restaurant­s mettent le couvert

Certains restaurant­s tentent de s’adapter aux contrainte­s horaires en ouvrant leur établissem­ent plus tôt en soirée

- Romarik Le Dourneuf

«A Paris, on ne mange pas à l’heure des poules ! » Depuis l’annonce du couvrefeu de 21 h à 6 h, pour enrayer la propagatio­n du Covid-19, les restaurate­urs et Franck Delvau, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, s’insurgent contre la fermeture précoce de leurs établissem­ents. Alors, les restaurate­urs s’adaptent pour continuer de faire tourner leur commerce. Ainsi, le restaurant Rosé, du Novotel de la porte de Versailles (15e), proposait, samedi un « dîner avec les poules », où

20 Minutes a fait un saut.

Les ballots de paille sur le trottoir indiquent aux clients qu’ils sont arrivés. A 18 h, le personnel du restaurant est prêt à les accueillir. «S’il faut fermer plus tôt, on ouvre plus tôt », explique le directeur du Novotel, Brice Canonne. Pour convaincre les Parisiens de se mettre à table en fin d’après-midi, il joue la carte de l’apéro : « Ici, on le prend au sérieux.» «Papé» déambule ainsi entre les tables avec vins de Provence, pastis artisanal et olives de Nyons. « Notre orientatio­n provençale se marie bien avec l’ambiance d’apéritif,

«Cet horaire n’est pas si mal pour nous. Ça permet de ne pas coucher trop tard les enfants.» Un client

raconte Brice Canonne, et notre menu est adapté à ceux qui n’ont pas l’habitude de manger si tôt.» Il est aussi possible de remplacer un plat par de petites assiettes de dégustatio­n. «On transforme ainsi un repas en apéritif dînatoire », poursuit le directeur.

A 19 h, l’établissem­ent est rempli aux deux tiers. Un homme mange avec ses deux enfants : «Cet horaire n’est pas si mal pour nous. Ça permet de ne pas coucher trop tard les enfants.» Dès l’entrée, le thème est respecté : cuisse de poulet enrobée de corn flakes, oeuf de caille sur lit de betterave et maïs caramélisé­s. Les clients semblent oublier le couperet de 21 h.

Enfin presque. Christine, attablée avec ses amis, le confesse : « On n’est pas stressés, mais on se sent un peu pressés par le couvre-feu. » Benoît relativise : « On y pense, mais la thématique de la soirée aide à mettre ça de côté. » Certains clients ne rentreront pas chez eux. Brice Canonne propose à ceux qui le souhaitent de prolonger la nuit dans l’établissem­ent avec un menu à 59 € comprenant repas et nuit d’hôtel. « Nous disposons de chambres libres, explique-t-il. Autant les proposer aux Parisiens. Ils peuvent ainsi profiter de la soirée sans regarder l’heure. Et finir le repas dans leur chambre. »

A 20 h 40, ceux qui ne restent pas dormir commencent à quitter les tables. A l’extérieur, la circulatio­n est dense, et la plupart des restaurant­s sont fermés. Le couvre-feu commence, et Paris va devoir apprendre à s’endormir à l’heure des poules.

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Le Rosé (15e) proposait samedi de «dîner avec les poules», à partir de 18 h.

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