Les enseignants face au risque de l’autocensure en cours
Comment les enseignants vont-ils concevoir leurs cours après un tel drame ? Selon les derniers chiffres de l’Education nationale, entre les mois de septembre 2019 et mars 2020, 935 cas d’atteinte à la laïcité ont été constatés à l’école. Et les contestations d’enseignement représentaient 15 % des cas. « Ce n’est donc pas un phénomène massif, même s’il existe, indique Ismaïl Ferhat, maître de conférences à l’université de Picardie Jules-Verne. D’ailleurs, certains parents d’élèves «se permettent de demander la démission d’un enseignant», observe Christine Guimonnet, professeure d’histoire-géographie au lycée de Pontoise (Val-d’Oise). Dans ce contexte, l’attentat de Conflans pourrait-il conduire les enseignants à s’autocensurer? «Le risque serait que les enseignants adaptent leurs cours en fonction des pratiques culturelles ou religieuses d’une classe, ce qui conduirait à une ghettoïsation de l’éducation », analyse Ismaïl Ferhat. Pour tenter de rassurer les enseignants dans l’exercice de leur métier, autant que faire se peut, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education, s’est exprimé samedi : « Je serai, et notre pays sera à vos côtés pour vous protéger, vous permettre de faire votre métier qui est le métier le plus essentiel, transmettre à nos enfants les savoirs et les valeurs qui sont notre bien commun.»