Sortis de crise
Le coronavirus et les mesures prises pour enrayer l’épidémie affectent l’économie. Mais des entreprises trouvent de nouveaux débouchés.
Elles ont fleuri à chaque coin de rue et font partie du nouveau paysage de Paris. Elles, ce sont les terrasses éphémères, installées sur des places réservées habituellement au stationnement des véhicules. « Une aide précieuse », selon les professionnels de la restauration frappés par la crise du Covid-19, le confinement du printemps et les récentes restrictions. Des professionnels du bois sont de plus en plus à la manoeuvre sur ce qu’ils appellent les « terrasses Covid ».
«Ça fait du travail et ça rend les gens heureux. » Laurent, menuisier
«Ce travail nous fait du bien par rapport à la situation sanitaire et économique», reconnaît Laurent. Depuis plusieurs mois, ce menuisier basé au Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne) ne chôme pas. Dès la sortie du confinement, et quelques jours après les annonces de la Mairie de Paris concernant le dispositif, cet Aveyronnais est contacté par Jean-Michel, patron de la brasserie Le Parisien, située dans le 6e arrondissement. Laurent monte alors une terrasse en quelques heures sur une place de livraison. Une nouveauté pour ce menuisier plutôt spécialiste des portes, des fenêtres ou des cloisons, qui a profité ensuite du «bouche-à-oreille».
« Pour moi, ça fait du travail et ça rend les gens heureux», assure Laurent, qui a posé 25 terrasses éphémères à la mi-octobre dans la capitale. Jean-Michel, qui a déboursé près de 3 000 € pour sa terrasse pimpée de quelques fleurs et jardinières, n’y voit que du positif : « C’est un coût, mais ça a sauvé ma saison. » Côté technique, Laurent s’adapte au trottoir et, surtout, au décret édicté par la Ville. La charte de la Mairie de Paris indique notamment que l’établissement s’engage à « utiliser des dispositifs légers et esthétiques, facilement et rapidement démontables ».
« Nous connaissons un regain d’activité, notamment avec la demande en hausse sur les résineux [sapins, pins], se réjouit auprès de 20 Minutes Nicolas Douzain, délégué général de la Fédération nationale du bois. Si nous avons perdu 40 % d’activité pendant la crise et le confinement, actuellement nous sommes entre 105 et 110 %. La filière se porte bien. »
Le « do it yourself » a aussi bénéficié à la filière, car «les gens ont pris le temps de faire des travaux par euxmêmes, souligne Nicolas Douzain. En France, les carnets de commandes de bois sont garnis pour les quatre ou cinq prochains mois. Le bois fait son grand retour en ville. Et c’est une bonne chose. »