20 Minutes (Paris)

Le principal accusé, Ali Riza Polat, enfin entendu à la barre

La cour d’assises spéciale a fait le choix de questionne­r Ali Riza Polat en dernier

- Caroline Politi

Depuis l’ouverture du procès, Ali Riza Polat affirme n’avoir qu’une hâte : pouvoir s’expliquer sur les faits qui lui sont reprochés. Il est le seul des 11 hommes qui comparaiss­ent devant la cour d’assises spéciale de Paris pour les attentats de janvier 2015 à être renvoyé du chef de complicité de crimes. Et donc le seul à encourir la réclusion criminelle à perpétuité. Par son rôle jugé central dans ce dossier tentaculai­re, le président, Régis de Jorna, a choisi d’interroger ce Franco-Turc de 35 ans en dernier, ce lundi et mardi.

Le natif de Grigny (Essonne), ami de longue date d’Amedy Coulibaly, est notamment accusé d’avoir aidé le terroriste à se procurer des armes, soit en jouant les ouvreurs lors d’un convoi entre la Belgique et la France, soit en endossant un rôle d’intermédia­ire. L’intéressé nie toutes les accusation­s portées à son encontre et ne reconnaît que des escroqueri­es à l’assurance qu’il aurait montées avec Amedy Coulibaly. « Je paie mon amitié », a-t-il martelé au début du procès lorsque la cour s’est penchée sur sa personnali­té. Ali Riza Polat se présente comme un «bandit», quitte à forcer le trait pour faire oublier les charges qui pèsent à son encontre : « Quand je sors, je vais faire encore plus de banditisme.» A plusieurs reprises depuis l’ouverture du procès, l’accusé, installé à une extrémité du box, a perdu ses nerfs pendant les audiences. Ainsi, au 34e jour d’audience, il a menacé une enquêtrice de la sous-direction antiterror­iste. « Tu mens, tu vas payer », a hurlé Ali Riza Polat alors que cette dernière affirmait qu’il avait traité sa mère de « mécréante ».

« Pas de combat religieux »

Nul doute néanmoins que la cour aura à coeur de le questionne­r. Quid de cette liste, que les experts en graphologi­e lui attribuent, retrouvée chez un des accusés et dans laquelle il s’enquiert du prix d’armes, de munitions ou d’explosifs ? Pourquoi a-t-il tenté de quitter la France pour rejoindre la Syrie juste après les attentats ? Pour quelles raisons s’est-il rendu, trois semaines après les faits, à proximité des lieux des attaques de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher ? « Je n’ai pas eu de combat religieux, avait-il affirmé lors de l’audition sur sa personnali­té. Je ne m’en suis jamais pris à personne. »

 ??  ??
 ??  ?? Soupçonné d’être le bras droit de Coulibaly, il va être interrogé ce lundi.
Soupçonné d’être le bras droit de Coulibaly, il va être interrogé ce lundi.

Newspapers in French

Newspapers from France